5 films à voir avant Le Loup de Wall Street
Compte à rebours avant le Loup
Le Loup de Wall Street sort le 25 décembre : avant de vous précipiter en salles vous régaler du coup de maître de Martin Scorsese (<strong>notre critique du film est plus qu'élogieuse</strong>), il est bon de se replonger dans sa vidéothèque pour (re)voir quelques classiques qui sont liés thématiquement au <em>Loup</em> -avec Leonardo DiCaprio en trader des 80's accro à toutes les drogues possibles.
Rio Lobo
A première vue aucun mais alors aucun rapport entre Rio Lobo et Le Loup de Wall Street, à part le titre (lobo, c'est le loup en espagnol). Et pourtant, le dernier western (et dernier film tout court) d'Howard Hawks est le troisième volet d'une trilogie officieuse écrite par Leigh Brackett avec Rio Bravo (1959) et El Dorado (1966), toujours avec le même canevas : un shérif défend un petit village d'une bande de hors-la-loi. Tout comme <em>Le Loup de Wall Street</em> est pour Scorsese le troisième volet d'une saga après Les Affranchis et Casino. Mais aussi le troisième film de Scorsese où DiCaprio joue la figure tutélaire, psycho et dominatrice (avec Aviator et Shutter Island), tout comme Rio Lobo se reposait sur la figure de Duke Wayne comme pilier central.
L'Enfer du dimanche
Un des films les plus sous-estimés d'Oliver Stone (et pourtant l'un des meilleurs), <em>L'Enfer du dimanche</em> -avec un script signé John Logan, qui n'avait pas encore gagné l'Oscar pour son scénar de Gladiator (et qui allait écrire Aviator pour Scorsese/DiCaprio)- annonce Le Loup de Wall Street par bien des aspects. Durée monstre ? Check (Le Stone dure 2h42). Playlist infernale ? Check (81 chansons chez Stone). Abus du mot fuck ? Check (117 fois dans <em>L'Enfer</em>, on attend le décompte du <em>Loup</em>). Discours enflammés d'un acteur sous speed ? Check. Ambiance grotesque et violente, bigger than life ? Check. Autopsie de l'Amérique et des ses ambitions dévorantes avec une ampleur dingue ? Check.
Gatsby le Magnifique
Pour DiCaprio, Le Loup de Wall Street est une énorme perf : pendant trois heures, il ne quitte quasiment jamais l'écran, et subit les derniers outrages face à la caméra de Scorsese (notamment <strong>une scène sous drogue</strong> qui promet de devenir légendaire). L'acteur conclut ainsi son année 2013 avec panache, et trois films brillants : Django Unchained de Quentin Tarantino, et Gatsby le Magnifique de Baz Luhrmann. Une année cohérente, donc. Esclavagiste psychopathe chez QT, dandy décadent chez Luhrmann, et enfin trader accro au cul et à la coke chez Scorsese. On retient le <em>Gastby</em>, avec le visage éternellement jeune de DiCaprio, son ambiance de lendemain d'orgie, sa musique de fou et sa nostalgie maladive. Au-delà, les trois cinéastes ont exploré l'avidité fondatrice de l'Amérique, et, grâce à eux, en 2013, jamais DiCaprio ne fut aussi bon. Allez, quoi, filez-lui l'Oscar en mars.
Réussir ou mourir
Le point commun entre <em>Le Loup</em> et Réussir ou mourir (2005) est d'abord son scénariste : Terence Winter. Après une longue carrière consacrée à l'écriture télé (il fait ses armes sur Xena la guerrière et la série Flipper avec Jessica Alba, il faut bien vivre), il acquiert la reconnaissance critique (et quatre Emmy Awards) avec son job de scénariste et de producteur exécutif des Soprano. En 2005, Jim Sheridan porte sur grand écran <em>Get Rich or Die Tryin'</em>, version romancée de la vie de 50 Cent qui tient le rôle principal -le titre reprend celui de son premier album en 2003. Réussir ou mourir raconte l'éternel rêve américain : l'ascension jusqu'au fric par tous moyens nécessaires (la violence, le vol), mais bifurque en montrant son héros sauvé par la musique. Winter écrira ensuite qu'un seul autre film, Brooklyn Rules (2007), l'histoire de trois potes dans le Brooklyn des années 80. le film n'eut aucun succès. Winter s'en revint chez HBO en 2008 pour créer la série de gangsters Boardwalk Empire, dont le pilote fut réalisé par un certain Martin Scorsese. Ce dernier (également producteur exécutif de la série) l'engagea alors pour réécrire son script du <em>Loup de Wall Street</em>, et le reste appartient à l'histoire.
Caligula
Celui-là est facile : le parallèle est évident entre Caligula (1979) et Le Loup, entre la Rome impériale décadente et le New York impérial décadent. Deux films-monstres, deux trips qui ont des tripes, bourrés de cul, d'orgies, de dépravation, de stupre et de soufre, portés par un acteur allumé (McDowell/DiCaprio, même combat). Deux films de la même taille et de la même ampleur, <em>Le Loup de Wall Street</em> étant largement aussi dégénéré que le <em>Caligula</em> signé de l'artisan ès porno soft Tinto Brass. Sauf que <em>Le Loup</em>, qui dure 2h57 dans la version que nous verrons mercredi, a passé sous les fourches caudines de la censure US sans dommage (<strong>lisez comment et pourquoi ici</strong>) alors que le Caligula de Brass s'est tellement fait charcuter (notamment par son producteur Bob Guccione, fondateur de Penthouse, qui a inclus des scènes porno en post-prod) qu'il est difficile de savoir quelle version est la bonne.
Le Loup de Wall Street sort le 25 décembre : avant de vous précipiter en salles vous régaler du coup de maître de Martin Scorsese (notre critique du film est plus qu'élogieuse), il est bon de se replonger dans sa vidéothèque pour (re)voir quelques classiques qui sont liés thématiquement au Loup -avec Leonardo DiCaprio en trader des 80's accro à toutes les drogues possibles.
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