Après la Seconde Guerre mondiale (durant laquelle il est fantassin), il fait des études de dessin à l'université du Michigan, puis de peinture aux Beaux-Arts de Paris. Il se fait alors connaître comme illustrateur de science-fiction. Il lui reste de cette période le goût de filmer, parfois avec des danseuses en surimpression, des peintures abstraites en gestation (Paintings by E. E., 1955-1958 ; Transformation, 1959 ; Dance Chromatic, 1959, etc.). Son travail d'opérateur dans des films comme Alléluia les collines (Hallelujah the Hills, A. Mekas, 1963) et le souci de finition dont témoignent ses films lui assurent une réputation d'excellent technicien, à l'opposé du côté volontairement « mal léché » des films underground. De plus en plus, son cinéma, varié et inégal, utilise la danse. Ainsi la séquence de « cauchemar » qu'il réalise pour Time of the Heathen (1961) de Peter Kass, Totem (1962-63) et Fusion (1963), tournés (comme plus tard Chrysalis, 1973) avec le danseur Alwin Nikolais, Image, Flesh and Voice (1969), Carol (1970), Film with 3 Dancers (1970) ou Choice Chance Woman Danced (1971), qui, comme Scrambles (1963), film sur la moto, ou Branches (1970), est plus un mélange lyrique de documentaire et de fiction qu'un film expérimental. Au vrai, l'apport d'« Emsh » au cinéma expérimental est plutôt à chercher dans Thanatopsis (1962), où le mouvement rapide des corps donne à l'image une sorte d'hystérie tachiste, dans Body Works (1965), film « élargi » où trois projecteurs mobiles envoient des images d'eux-mêmes sur des danseurs vêtus de blanc, et surtout Relativity (1966), d'une sûre perfection technique. Depuis 1972, il utilise la vidéo pour traiter ses thèmes favoris (Thermogenesis, 1972 ; Scape Mates, id. ; Crossings and Meetings, 1974 ; Pilobolus and Joan, id. ; Family Focus, 1975).