À la fois producteur, réalisateur et scénariste, Irwin Winkler a signé plusieurs films majeurs qui ont marqué le cinéma contemporain. Artiste engagé et passionné par les histoires fortes, il a décroché 12 Oscars sur une cinquantaine de nominations.
Irwin Winkler, entré à l'agence William Morris comme simple coursier, accède en sept ans au poste d'imprésario, puis fonde sa propre société avec Robert Chartoff. Après une incursion prometteuse dans le monde de la « pop », les deux partenaires produisent en 1967 le premier grand film de John Boorman : le Point de non-retour. Constamment en quête de sujets controversés et d'artistes visionnaires, il se montre fasciné par les dangers de la corruption et la force du courage et de la compassion. Il s'est d'abord fait remarquer en produisant plusieurs drames très sombres qui ont marqué le cinéma des années 70 et 80. Attachés à une politique de qualité, fondée sur le respect des auteurs et un sens commercial aigu, ils font appel à des réalisateurs de l'envergure de Sydney Pollack (On achève bien les chevaux, 1969), Karel Reisz (le Flambeur, 1974), Martin Scorsese (New York New York, 1977 ; Raging Bull, 1979 ; les Affranchis, 1990, Le Loup de Wall Street en 2013, Silence en 2015), Alan Pakula (le Souffle de la tempête, 1978) et Philip Kaufman (l'Étoffe des héros, 1983). Ils produisent aussi plusieurs thrillers de haut niveau, dont Les flics ne dorment pas la nuit (Richard Fleischer, 1972), et inaugurent avec Rocky (John G. Avildsen, 1976) un des cycles les plus populaires du cinéma contemporain.
En solo
Séparé de Chartoff depuis 1983, Irwin Winkler a produit en solo Avec les compliments de l'auteur (Arthur Hiller, 1982), Revolution (Hugh Hudson, 1985) et Autour de minuit (Bertrand Tavernier, 1986).
Il a obtenu cinq nominations à l'Oscar du meilleur film : pour Rocky, qui a imposé l'un des personnages les plus emblématiques de l'histoire du cinéma, pour Raging Bull de Martin Scorsese, qui a transformé un biopic en une œuvre lyrique et âpre, pour L’Étoffe des héros de Philip Kaufman, récit hors du commun de la conquête de l'espace, pour Les Affranchis et Le Loup de Wall Street, également de Scorsese. Winkler est le seul producteur dont trois des longs métrages sont classés sur la liste des "100 meilleurs films de tous les temps" établie par l’American Film Institute.
Irwin réalisateur
C’est en 1989 qu’Irwin Winkler fait ses débuts de réalisateur avec La liste noire, dont il est également le scénariste. Dans ce drame autour du maccarthysme, Robert De Niro campe un réalisateur sommé de dénoncer ses camarades, et Annette Bening incarne sa femme. Le film est sélectionné au festival de Cannes.
Winkler dirige à nouveau De Niro pour son deuxième film, La loi de la nuit – remake du film noir de Jules Dassin Les forbans de la nuit – ainsi que Jessica Lange. Le film fait la clôture du Festival du film de New York en 1992. Il signe ensuite Premier regard, un drame psychologique avec Val Kilmer et Mira Sorvino, et Traque sur Internet, avec Sandra Bullock, l'un des plus gros succès de l'année 1995.
Il s'intéresse ensuite à un homme confronté à sa propre mortalité dans La maison sur l'océan, avec Kevin Kline, Kristin Scott Thomas, Mary Steenburgen, Hayden Christensen et Jena Malone. Puis, il réalise De-Lovely un film musical sur la vie du légendaire compositeur Cole Porter, pour lequel Kevin Kline et Ashley Judd ont été nommés au Golden Globe.
Irwin Winkler a réalisé Les soldats du désert, interprété par Samuel L. Jackson, Curtis "50 Cent" Jackson, Jessica Biel et Brian Presley, autour de quatre soldats qui essaient de se réadapter à la vie normale après leur retour d’Irak.