Son rôle est capital entre 1932 et 1946. Prévert impose sa marque à tous les films auxquels il collabore. Son père étant « visiteur » de la Société de secours des pauvres de Paris, que préside le grand-père, catholique et royaliste sévère, Jacques doit fréquenter l'école libre et l'église. (On voit d'où peut provenir l'irreligion et l'anticléricalisme de son uvre.) Il a un frère cadet, Pierre Prévert, qui deviendra cinéaste. À partir de 1915, Jacques Prévert travaille, entre autres, comme vendeur dans quelques grands magasins. 1921-22 : service militaire et « occupation » à Constantinople. Prévert s'y lie d'amitié avec Marcel Duhamel et Yves Tanguy. En 1925, le trio adhère au groupe surréaliste. En 1928, trop peu discipliné, Jacques Prévert en est solennellement exclu. Il venait juste d'entreprendre, avec Pierre Prévert et Marcel Duhamel, un premier film, Paris-Express (1928), qu'ils achèveront en... 1959, sous le titre de Paris la Belle. Prévert travaille à l'Argus de la presse, fait de la figuration, collabore aux films publicitaires de Paul Grimault (1930-31). Il se met à écrire mais ne publie guère (sa gloire littéraire, énorme, viendra après 1946). Il se consacre essentiellement au groupe Octobre (1932-1936), théâtre d'agit-prop, théâtre politique communisant, pour lequel il est auteur aussi bien qu'acteur. Sous la conduite de Pierre Prévert, le groupe Octobre tourne L'affaire est dans le sac (1932), réussite singulière de féerie non-sensique, de burlesque militant, de surréalisme comique, demeurée aussi isolée, dans la production française, que le Zéro de conduite de Vigo (1933). La grande carrière cinématographique de Prévert commence. Sa rencontre avec Jean Renoir donne le Crime de monsieur Lange (1935), où chacun des auteurs enrichit l'autre sans rien abandonner de lui-même. Cette conjonction merveilleuse ne sera pas renouvelée. Avec Jenny (1936) puis Drôle de drame (1937) s'instaure le tandem Prévert-Carné qui illustrera, dix années durant, le « réalisme poétique » et le conduira au zénith avec les Enfants du paradis (1945), film-phare du cinéma français où les dialogues pétillent d'intelligence, de sensibilité, d'ironie malicieuse et élégante, puis à l'épuisement (avec la Marie du port, 1949) après avoir fait culminer dans le tragique le mythe de Jean Gabin. Tout comme Renoir, Jean Grémillon saura restituer aux scénarios de Prévert (Remorques, 1941 RÉ : 39-40 ; Lumière d'été, 1943) leur dimension charnelle, lumineuse, optimiste proprement prévertienne , que Carné avait écrasée sous le poids d'un fatum asphyxiant. Après 1948, Prévert, scénariste, dialoguiste, conseiller artistique ou narrateur, se disperse dans le court métrage, le dessin animé, le film pour enfants qui, tous, quels que soient leurs mérites relatifs, édulcorent sa vision poétique. Entre 1961 et 1968, avec son frère Pierre, il se consacre à la télévision. De tous ses films, Prévert avouait préférer L'affaire est dans le sac et les Enfants du paradis. Juste choix qui révèle les trois sources de son inspiration cinématographique : le surréalisme, le théâtre et la poésie populaire.
Nom de naissance | Jacques Prévert |
---|---|
Naissance |
Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, France |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Scénariste, Dialogue, Scénario original |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
---|---|---|---|---|
2016 | Prévert tout court | Scénariste | - | |
2015 | Paris Express | Réalisateur | - | |
2010 | Mourir ? Plutôt crever ! | Acteur | Self | |
1980 | Le roi et l'oiseau | Scénariste | - | |
1959 | Paris la Belle | Réalisateur | - |
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