Première
par Hendy Bicaise
Comme dans Inception, l’inconscient est ici un monde à explorer, à la fois vaste et clos. Pour Kiyoshi Kurosawa (Shokuzai), dont c’est la première incursion dans l’univers de la science-fiction,
c’est surtout un nouveau territoire qui s’offre à lui. Cinéaste éclectique (érotisme, épouvante, polar...), il charge Real de ses expériences passées. À tel point que l’on se demande bientôt si l’on regarde
un mélo, un film de fantômes ou même un monster movie. Un mélange des genres réjouissant, qui relance continuellement l’attention et suscite un enthousiasme grandissant, jusqu’à son final pour le moins surprenant. La générosité de Kurosawa se ressent aussi dans sa mise en scène, qui semble confirmer son désir de toucher un public plus large : le découpage est plus tranchant, les cadrages moins amples et intimidants, et l’apathie de ses personnages s’est muée en une énergie communicative. Real tient du rêve éveillé ou du sommeil agité, c’est selon. Mais le voyage vaut le détour.