Première
par Vanina Arrighi de Casanova
A la mort de leur père, deux frères découvrent qu’ils ont été adoptés et que leur père biologique est un mystérieux généticien qui travaille isolé du monde. Ils partent à sa rencontre.
Mads Mikkelsen renoue avec sa nature sauvage. Pas le sex symbol animal comme le fantasme Winding Refn, non, le sauvage primaire et brute. De retour chez Anders Thomas Jensen, cinéaste corrosif (Adams Apple) et scénariste prolifique (de films aussi différents qu’Antichrist, The Salvation ou Revenge), la star internationale se vautre avec un plaisir fou dans la fange de son personnage d’Elias, attardé, obsédé sexuel incontrôlable, qui n’est qu’un exemplaire de la fratrie la plus malsaine et dérangeante jamais vue au cinéma. Avec son frère Gabriel, il emménage dans une ferme délabrée où vivent, au milieu des poules et des cochons, trois hommes adultes dégénérés, ayant grandi loin des conventions sociales qui « humanisent » et qui s’avèrent être leurs demi-frères. A la recherche de leurs racines familiales, ils vont découvrir des origines bien plus profondes et bouleversantes au cours d’un voyage régressif aussi drôle que cruel. Dans cette porcherie éloignée de tout semblant de société, au milieu de ces êtres livrés à leur animalité primaire que le frère aîné, unique représentant de la civilisation, tente d’éduquer en leur apprenant les bases de l’hygiène et de la culture – les explications de texte biblique au coin du feu sont des moments d’anthologie –, s’affrontent rien de moins que l’inné et l’acquis, l’homme et la bête, Dieu et Darwin.