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Le réalisateur mexicain de La zona (2007) revient avec un drame intimiste. Dans un misérable appartement de Montevideo, Maria, couturière à domicile, élève seule ses trois enfants. À bout de ressources, elle abandonne sur un banc son père octogénaire qui perd la tête. Avec précision et lenteur, Rodrigo Plá décrit les circonstances qui vont pousser cette femme à accomplir ce geste impensable. Les personnages ne s’incarnent pas vraiment car les ficelles du scénario (à l’intrigue pourtant ténue) sont visibles. Malgré tout, le film est souvent douloureux et troublant.
Toutes les critiques de La Demora (Le Retard)
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Histoire choc pour un film social jouant d’une étonnante sobriété. On retrouve bien là le savoir-faire de Rodrigo Plá à qui l’on doit notamment « La zona ». Le réalisateur transcende le scénario de Laura Santullo. Il évite l’écueil d’un pathos exacerbé qui nous aurait été servi à grands coups d’effets et de musique…A aucun moment Maria ne sera jugée, condamnée ou excusée. Rodrigo Plá, avec discernement, préfère développer une réflexion sur l’isolement et la pression quotidienne qui peuvent conduire au naufrage. Roxana Blanco et Carlos Vallarino livrent une étonnante composition d’acteurs.
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C’est dans son absence totale de manichéisme que réside l’une des forces de ce film maîtrisé. Le réalisateur uruguayen aime ses personnages et fait comprendre leurs raisons à défaut de les excuser. Si on l’osait, on dirait que le film est un poil « Demora-lisant », mais comme on l’a adoré, on retiendra surtout sa mise en scène sobre et son actrice, Roxana Blanco, puissante dans un rôle ingrat.
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Par le réalisateur de La zona, un conte naturaliste sur la précarité, la solidarité et la dépendance, d’une dignité sans écueil.
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À la fois précipité social implacable et portrait intime d’une femme en détresse, « La Demora » s’impose en toute discrétion comme l’un de plus beaux films de ce début d’année. En prime, la révélation d’une actrice sidérante : Roxana Blanco, sorte de réincarnation idéale d’Anna Magnani. L’excellence du film lui doit beaucoup.
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À la fois précipité social implacable et portrait intime d’une femme en détresse, « La Demora » s’impose en toute discrétion comme l’un de plus beaux films de ce début d’année. En prime, la révélation d’une actrice sidérante : Roxana Blanco, sorte de réincarnation idéale d’Anna Magnani. L’excellence du film lui doit beaucoup.
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Pauvre, seule, mais vaillante, une mère de famille en vient à abandonner un moment le père dont elle a la charge. La sobriété de la forme et la pudeur du fond donnent une grande force à ce récit magnifiquement interprété et très intelligemment réalisé.
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« Pour qu’une chose soit intéressante, il suffit de la regarder longtemps », écrivait Flaubert. Il n’y a qu’à remplacer le mot « chose » par « personne » pour que la démarche de « Demora » trouve sa pleine et entière justification. (...) Cette femme, il la regarde. Et puisqu’il la regarde, il finit par la comprendre, voire par l’aimer. Comme nous, spectateurs, émus par l’humanité pudique et la mise en scène tendrement réaliste de ce beau film.
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Rodrigo Pla dresse le portrait d'une pauvreté qui sait rester digne, et qui refuse de juger ses personnages (...) La distance qu'impose la mise en scène ne relève que de la plus élémentaire pudeur pour ne pas charger émotionnellement une histoire qui l'est déjà.
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La Demora suit la détresse d’une femme tiraillée entre son travail éreintant, ses enfants à nourrir et son vieux père dont la mémoire vacille. Avec ce drame minimal sur la dépendance et la morale, Rodrigo Plá réalise un film parfois trop sage, mais dans l’ensemble plutôt sensible et retenu.
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On suit la vie modeste, voire morose, d’une couturière vivant avec ses trois enfants et son père âgé qui perd la mémoire. La deuxième grande qualité du film, c’est son travail visuel : images aux tonalités grises, verdâtres, décors sans lustre, qui confèrent peu à peu au récit une sorte d’abstraction existentielle. On aimerait voir plus de films français “moyens” aussi subtils.
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Après la maltraitance des enfants, longtemps tue, les mauvais traitements infligés aux personnes âgées demeurent encore un sujet peu abordé. Avec La Demora, le réalisateur Rodrigo Pla et la scénariste Laura Santullo traitent cette question avec subtilité.
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Une histoire simple et terrible, version moderne du Petit Poucet, l'histoire d'une mère de famille qui ne peut plus s'occuper de son vieux père.
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Une ouvrière quadragénaire élève seule ses trois enfants tout en hébergeant son père, qui commence à perdre la tête. Un jour, elle craque... Rodrigo Pla ("La Zona") réussit à décrire ce « burn-out » sans jugement ni pathos. Mise en scène impressionnante, notamment par la richesse de la bande-son.
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Comment en arriver à abandonner dans la rue son vieux père malade et amnésique parce qu'on ne peut plus l'héberger à la maison ? (...) C'est cette question que traque le réalisateur Rodriguo Pla avec une immense finesse qui fait passer la dureté du sujet.
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Le réalisme social est ici allié à la délicatesse du drame feutré.
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Dans ses deux précédents film, Rodrigo Pla avait réussi à faire de problèmes sociétaux, la matière première à de foisonnantes fictions romanesques. Ici, malgré un superbe cinémascope tout en rugosité et en clairs-obscurs, tout paraît seulement esquissé, comme si le réalisateur n'avait traité que l'exposition de son film.