Nom de naissance Hasenclever
Genre Homme
Avis

Biographie

Propulsé chef de file de l’expressionnisme allemand de par l’importance de son œuvre lyrique et suite à son drame Le fils, Walter Hasenclever est un écrivain, poète et dramaturge anti-fasciste déclaré de la première moitié du XXème siècle. Fils du Docteur Friedrich Hasenclever, Walter Hasenclever est né le 8 juillet 1890 en Allemagne. Il entame des études de droit à l’université d’Oxford en 1908, avant d’opter par la suite pour l’université de Lausanne. C’est lors de ses études à l’université de Leipzig (de 1909 à 1914) qu’il commence à développer un intérêt et une passion particulière pour la littérature et la philosophie. En 1910, âgé de seulement vingt ans, il publie son premier recueil de poésie Towns, nights and people (Städte, Nächte und Menschen). Il crée l'Adolescente en 1913, drame théâtral, nourri de révolte anarchiste et de pacifisme. Mais ce sera Le fils (Der Sohn), pièce de théâtre expressionniste publiée en 1914, qui l’introduit dans les milieux littéraires et en fait le porte-parole de l’expressionnisme avec pour thème, la révolte de la jeunesse contre la guerre. Présenté pour la première fois en 1916, cette pièce essentielle représente dans un style allégorique le conflit des générations, le père y représente l’oppresseur dans toute sa splendeur et le fils la révolte radicale et sans concession. Drame déterminant, ayant fait date dans l’histoire du théâtre expressionniste, il annonce la fin d’un système et d’une époque. En 1914, il s’enrôle comme volontaire dans un hôpital à Dresde (en Saxe) et bien que devenu pacifiste, il est envoyé sur le front de l’est en Belgique. Pour se soustraire à ses obligations, il simule une maladie mentale, grâce à laquelle il est envoyé dans un sanatorium de Dresde pour y être soigné.Il rencontre dans cette même ville l’artiste Oskar Kokoschka (écrivain et peintre autrichien expressionniste) avec lequel il devient ami et pour lequel il posera de nombreuses fois, notamment dans l’œuvre The Friends aux côtés de Käthe Richter. En 1917, il reçoit le prix Kleist pour son adaptation passionnée et pacifiste de l’Antigone de Sophocle, dans laquelle il fustige la guerre et met en exergue les souffrances du peuple. Sous l’influence de Paul Wegener(acteur et réalisateur allemand), il s’intéresse à l’occultisme et participe comme éditeur à l’œuvre Menschen. Zeitschrift neuer Kunst. Ses poèmes, à l’instar du Poète politique (1919), rendent compte de son intérêt pour une prise de conscience politique voire même d’une politisation de l’esprit. En 1924, il devient correspondant à Paris pour le magazine berlinois 8-Uhr-Abendblatt et prolonge cette expérience jusqu’en 1930. Durant cette période, il rencontre Kurt Tucholsky (journaliste, écrivain et satiriste juif allemand) et devient également ami avec Jean Giraudoux. Il s’essaye avec succès à la comédie et crée des œuvres au ton plus individualiste où perce une ironie amère : Un homme meilleur (Ein besserer Herr, 1926), C'est au ciel que se concluent les mariages (Ehen werden im Himmel geschlossen, 1928), Napoléon intervient (1930) et Christophe Colomb (1932, en collaboration avec Kurt Tucholsky). Il jouit d’une véritable réussite et devient le dramaturge de langue allemande le plus joué. À partir de 1930, il commence à travailler pour la célèbre société de production cinématographique, la Metro-Goldwyn-Mayer et à écrire des scripts notamment pourGreta Garbo. Il vit alors à Berlin, au sein d’une communauté d’artistes, la Künstlerkolonie. Lorsque le Parti national-socialiste allemand d’extrême droite (ou Parti Nazi) prend le pouvoir en 1933, ses œuvres sont interdites et brûlées, ce qui est courant sous le III ème Reich. Se plaçant aux antipodes de la pensée fasciste, il s’exile alors en France, puis à Dubrovnik en 1935, à Londres en 1936 avant de revenir en France, à Nice, en 1937.C’est dans cette ville qu’il épouse d’ailleurs Edith Schläfer en 1934. Durant la seconde guerre mondiale, il est emprisonné deux fois (en 1939 et 1940) comme ennemi étranger, mais son ami Jean Giraudoux intervient et il est finalement relâché. C’est dans cet univers carcéral qu’il écrit son autobiographie Les Sans droit (Die Rechtlosen). Il est à nouveau enfermé cette fois dans un camp de concentration, le Camp des Milles, près d’Aix-en-Provence. Lorsqu’en 1940 la France capitule face à l’Allemagne et que les troupes ennemies s’approchent de son camp le 22 juin, il choisit le suicide pour ne pas tomber entre leurs mains en ingurgitant une dose massive de barbiturique.Le prix Walter Hasenclever a été créé en mémoire de l’écrivain et récompense depuis 1996 une personnalité de la littérature de la langue allemande s’étant distinguée et dont les œuvres peuvent être mises en relation (de par leurs choix, thèmes, etc.) avec l’œuvre de Hasenclever. Le prix a été décerné, notamment, à : Peter Rühmkorf en 1996,George Taborien 1998 et Oskar Pastior en 2000.