Tristan Bernard, écrivain et humoriste français, est né le 7 septembre 1866 à Besançon. Son père, architecte, est appelé à s’installer à Paris dans le cadre de ses activités professionnelles. Ainsi, Tristan Bernard, de son vrai prénom Paul, après avoir passé son enfance en Franche-Comté, suit son père à Paris, où il obtient une licence de droit. Il est d’abord avocat au barreau de Paris, puis effectue son service militaire. Il se lance ensuite dans les affaires et dirige une fabrique d'objets en aluminium à Creil, puis, passionné de sport, il occupe le poste de directeur du vélodrome Buffalo de Neuilly sur Seine.En 1891, Paul Bernard se lance dans l’écriture. Il choisit de signer ses écrits sous le pseudonyme Tristan Bernard, en hommage à un cheval de course nommé Tristan sur lequel il avait misé et gagné aux courses. Il publie cette même année un article dans La Revue Blanche, puis, en collaboration avec Pierre Veber un recueil de contes, Vous m'en direz tant, en 1894. Il démarre sa carrière d’auteur de théâtre comique l’année suivante, en 1895, et rencontre le succès avec sa première pièce de théâtre Les pieds nickelés. D’autres pièces telles que L'Anglais tel qu'on le parle (1899), Triplepatte (1905), Le Petit Café (1911), Le Sexe fort (1917) rencontreront aussi un fort succès. Tristan Bernard a également publié des romans, dont Les mémoires d’un jeune homme rangé en 1899.A partir de 1917, il participe à des articles du célèbre journal satirique Le Canard Enchaîné. En 1931 et en 1934, il préside les banquets des numéros anniversaires du journal. Tristan Bernard signe la dernière strophe de la chanson Marquise de Georges Brassens, qui est une réponse au poème de Corneille.D’origine juive, Tristan Bernard est arrêté à Nice avec son épouse à qui il adressera ses mots : « Jusqu'à présent nous vivions dans l'angoisse, désormais, nous vivrons dans l'espoir ». Il est déporté en 1943 au camp de Drancy. A Sacha Guitry, qui lui demanda s’il avait besoin de quelque chose, il répondit, fidèle à lui-même: « envoyez-moi donc un cache-nez ». Grâce à l’intervention de ses amis Sacha Guitry et Arletty, il sera libéré peu de temps après. Son petit-fils François-René déporté à Mauthausen n’aura pas la même chance et sera assassiné durant son internement. La mort de ce dernier bouleverse Tristan Bernard qui ne s’en remettra jamais. Il décède quatre années plus tard, le 7 décembre 1947, à l’âge de quatre vingt et un ans, et est inhumé au cimetière de Passy à Paris.Ami de Léon Blum, Jules Renard, Marcel Pagnol, Lucien Guitry et de bien d'autres artistes, figure parisienne très populaire de l’époque, Tristan Bernard a marqué d’avantage les mémoires par son sens du jeu de mot et son humour corrosif, que par ses romans et comédies, peu lues et peu jouées de nos jours.Tristan Bernard a eu trois fils. L’aîné, Jean-Jacques Bernard, dramaturge, interné au camp de concentration de Compiègne durant la Seconde Guerre, et témoin durant sa captivité de la mort de dizaines d’internés juifs, décrit l’univers concentrationnaire dans Le Camp de la mort lente, Le Pain rouge. Le deuxième, Raymond Bernard, a été un grand réalisateur de cinéma, avec en particulier la première version cinématographique en noir et blanc du chef d’œuvre de Victor Hugo, Les Misérables. Le troisième, Étienne Bernard, fut professeur de médecine, phtisiologue, et a contribué à la diffusion du BCG.
Nom de naissance | Bernard |
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Genre | Homme |
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