Le film de Claude Chabrol avec Ludivine Sagnier, Benoît Magimel et François Berléand revient sur Arte.
Ludivine Sagnier en ambitieuse prête à tout, Benoît Magimel en milliardaire peu équilibré et François Berléand en écrivain pervers, le tout sous la caméra de Claude Chabrol, difficile pour les cinéphiles de ne pas être tentés ! Aussi allumez la télé sur Arte qui rediffuse ce soir La fille coupée en deux. A sa sortie, en 2007, Première avait bien apprécié ce film jouant sur les apparences. Voici nos deux critiques publiées à l'époque.
Claude Chabrol : sa dernière interview pour Première, face à James GrayLa fille coupée en deux (Ludivine Sagnier) est « partagée » entre son amour pour un écrivain pervers beaucoup plus âgé qu’elle et un mariage avec un milliardaire schizophrène. Le film s’ouvre sur un air d’opéra de Puccini et plonge d’emblée le spectateur dans un univers romantique. Tel l’illusionniste avec son public, Chabrol joue avec les spectateurs en alternant fausses pistes et vrais indices. L’atmosphère sexuelle qui se met peu à peu en place semble livrer une clé au spectateur sur la suite de cette histoire d’amour. Mais la réalité dénuée de romantisme prend rapidement le dessus. Comme un tour de magie, univers évoqué par le titre, le film est bluffant !
Eve Gimenez
Dans La fille coupée en deux, Claude Chabrol semble fouler ses thèmes habituels: la médiocrité de la télévision; les bassesses d'une bourgeoisie prête à tout pour préserver sa réputation; la répulsion puritaine du sexe, trait commun à tous les assassins si souvent incarnés par Michel Bouquet. Mais le cinéaste y ajoute aussi des coquineries. Livre une réflexion sur les mères, comme La fleur du mal s'interrogeait sur les pères: la plus parfaite d'entre elles ne provoque-t-elle pas involontairement la catastrophe annoncée? Et signe un film soigné et amer sur la dictature des apparences et l'attraction de la notoriété, élues valeurs montantes par nos sociétés larguées.
Sophie Grassin
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