L'acteur raconte le tournage du troisième Harry Potter, en compagnie du réalisateur Alfonso Cuaron et du producteur David Heyman.
Voici un troisième extrait de notre hors-série Harry Potter, à l'occasion de la rediffusion de toute la saga sur TMC le mercredi soir. A 21h05, c'est Le Prisonnier d'Azkaban (2004) qui sera à l'honneur, le seul réalisé par Alfonso Cuaron, qui raconte dans nos pages avoir reçu un savon de son pote Guillermo del Toro quand il lui a avoué qu'il avait été contacté pour le film, mais qu'il n'avait pas lu les livres. Puis, il détaille avoir eu l'aval de l'auteure J.K. Rowling pour adapter son roman assez librement, quand il lui a expliqué qu'il comptait en tirer une œuvre personnelle malgré l'ampleur du projet : "J. K. m’a demandé de rester fidèle non pas au livre, mais à l’esprit du livre. 'Ne sois pas littéral'." Une mission réussie, Le Prisonnier d'Azkaban étant un film à part au sein de la franchise, qui se distingue immédiatement des autres, notamment par son ambiance visuelle.
David Heyman, lui, se souvient avec tristesse que la production de ce troisième épisode a débuté par un deuil. L'acteur Richard Harris, qui jouait Albus Dumbledore, étant décédé juste avant son tournage, le producteur a dû le remplacer, et c'est finalement Michael Gambon qui l'a interprété par la suite.
Au cours de cette discussion fourmillant d'anecdotes de tournage, l'équipe revient aussi longuement sur l'arrivée d'un personnage clé, Sirius Black, joué par Gary Oldman. Morceau choisis.
Sommaire du hors-série Première n°15 : spécial 20 ans de Harry PotterDaniel Radcliffe : Azkaban est l’un des films qui ont le plus compté pour moi parce qu’il a scellé ma rencontre avec Gary Oldman. C’est l’un des comédiens qui m’a le plus appris. J’étais fan avant de le connaître et le rencontrer a été l’une des plus belles expériences de ma carrière. C’est un type d’une gentillesse extrême. Comme il savait que j’adorais la musique, il m’a montré quelques lignes de basse. Il faut savoir qu’il joue très bien de la guitare. Avec Daniel Day-Lewis, c’est l’un des plus grands acteurs de sa génération… Il déteste quand je dis ça, mais je crois qu’il a un don. Et il sait le transmettre. Un jour, il m’a donné un très beau conseil : 'N’aie pas peur d’utiliser tes propres émotions.' Même si je joue en utilisant mon vécu, j’aurai toujours des lunettes et une cicatrice pour me protéger. Ce que les spectateurs voient, c’est Harry, pas moi. Comprendre ça a été comme un déclic, une libération. (...) Alfonso et Gary ont fait souffler un vent de liberté sur Azkaban. C’est un film rock’n’roll.
DAVID HEYMAN : Sirius Black était un personnage extraordinaire. Je pense qu’avec lui, on touche à l’une des spécificités du travail de Jo. Ne jamais juger les gens d’après leur apparence. Rogue, par exemple, est longtemps perçu comme une force maléfique jusqu’à ce qu’on découvre une autre facette de son personnage. Pareil pour Sirius : au départ il est effrayant, mais on comprend vite qu’en réalité, c’est un personnage très positif. Il fallait le traiter avec beaucoup de subtilité. C’était l’un des points les plus sensibles de cet épisode : il fallait réussir l’incarnation de Sirius.
ALFONSO CUARÓN : Pour ce rôle, je cherchais une icône, un acteur avec l’aura d’une rock star. Pendant toute la première partie du film, sa seule tête imprimée sur des avis de recherche suffit à créer un climat angoissant. Il fallait quelqu’un de puissant, de noir… Et on a pensé à Gary. Avec une perruque, barbu, l’air halluciné et traqué, on sait qu’il a les nerfs à vif dès le premier plan. On se dit qu’il est capable de tuer à n’importe quel moment. Dès qu’il apparaît, Gary contribue à l’intensité dramatique du film en composant ce personnage d’une noirceur et d’une fragilité étonnantes pour un conte destiné aux enfants.
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