Mad Mel n’a toujours pas la langue dans sa poche.
Mel Gibson est de retour. En tant qu’acteur dans Blood Father, de Jean-François Richet, et aussi derrière la caméra avec Tu ne tueras point, sa première réalisation depuis… Apocalypto (2016). Dans les deux cas, c’est une réussite. Mad Mel a fini sa traversée du désert, on le voit épanouit, heureux, sur les tapis rouges. Mais s’est-il totalement assagi ?
En découvrant l’interview qu’il a accordée à Deadline depuis le Festival de Venise, on est tenté de dire non. Du moins si on s’arrête à cette citation qui n’a pas tardé à faire le tour du web : "Batman V Superman est une merde". Un tacle qui mérite bien sûr d’être remis dans le contexte.
Blood Fater sonne le retour de Mel Gibson
A la base, le journaliste lui demandait ce qu’il pensait des films à 200 millions de dollars sortis cet été, alors qu’Apocalypto n’en avait coûté qu’une trentaine. Ce à quoi Mel a répondu :
"Je ne pense pas qu’il faille dépenser autant d’argent. Quand je les regarde, je me gratte la tête. Je suis vraiment déconcerté. Je pense qu’il y a beaucoup de gâchis, mais peut-être que je si faisais un de ces trucs avec des fonds verts j’aurais un avis différent. Je ne sais pas. Peut-être qu’ils coûtent trop cher. J’ai l’impression qu’on pourrait les faire pour moins que ça.
Quand tu dépenses autant d’argent, 180 millions ou plus, je ne sais pas comment tu te rembourses après les impôts, la part des exploitants. Combien admettent-ils avoir dépensé sur Batman V Superman ? 250 millions ? Et c’est une merde. Ces films ne m’intéressent pas. Tu connais la différence entre les vrais super-héros et les super-héros de comics ? Les vrais super-héros ne portaient pas de spandex. Donc je sais pas. Le spandex doit coûter un max."
En pleine forme, Mel Gibson a bien sûr évoqué d’autres sujets, à commencer par la réception de Tu ne tueras point, qui a eu le droit à une standing ovation de dix minutes à Venise.
Tu ne tueras point : le nouveau Mel Gibson est un très grand film
"Je ne pouvais pas rêver mieux que cet accueil bouleversant pour la première à Venise. Et le partager avec le cast était encore plus spécial, puisque qu’on parle d’un travail collaboratif et chaque personne du cast et de l’équipe a contribué à cette standing ovation. Je ne fais pas de films élitistes, donc voir tout ce monde réuni dans cette salle réagir comme ils l’ont fait, c’était gratifiant, c’est le moins qu’on puisse dire."
Et il est également revenu sur ce que lui apporté son travail auprès de George Miller en tant que réalisateur :
"J’ai absolument tout absorbé. George est un docteur, et comme Einstein il pouvait mettre le même costume huit fois de suite ce qui lui évitait de se demander ce qu’il allait porter. Il est légèrement excentrique mais c’est une crème. Ce qui est super avec George c’est qu’il est généreux. Je pouvais lui poser un million de questions. Qu’est-ce qu’on fait là ? Il prenait le temps de l’expliquer parce qu’il adore le procédé et il adore le partager. Donc avec un mec comme ça, j’ai tout absorbé comme une éponge. Je veux dire, j’avais 22 ans et je n’avais qu’à tout gober. J’ai travaillé avec lui trois fois et je n’ai pas cessé de lui poser des questions. Puis, j’ai aussi eu l’occasion de travailler avec Peter Weir. Un genre totalement différent de metteur en scène."
L’intégralité de ce (très) long entretien est à retrouver sur le site de Deadline (en anglais)
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