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Story of Jen va toujours contre son apparence de film américain indépendantstandard en prenant des chemins de traverse. Notamment dans la seconde partie, qui quitte la chronique d’une fin d’adolescence voisine de l’évanescence cafardeuse d’une Sofia Coppola pour devenir un néowestern âpre le temps d’une chasse à l’homme. Le mélange des genres peut décontenancer mais n’entame jamais la curiosité de vouloir suivre Rotger dans son récit escarpé. Si ses personnages crèvent à petit feu
à force de refouler leurs sentiments, lui n’hésite jamais à revendiquer ses envies de cinéma élégiaque qui finissent par brillamment remplir les grands espaces du film.
Toutes les critiques de Story of Jen
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Bien que pétri d'une ensorcelante gravité, Story of Jen carbure au grand air dans une lumière qui n'est que miel et verdure. Cette douceur céleste ne s'estompe que subrepticement, au fil d'un scénario limpide et habilement semé de mystères.
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Story of Jen est un film bien trop subtil pour imposer des liens de cause à effet.
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Ce western intimiste joue sur le contraste entre la splendeur des paysages, droit sortis d'un conte noir, et l'isolement de personnages inadaptés, presque maudits. Envoûtant lorsqu'il glisse vers l'onirisme, à la lisière du fantastique – les plans et la musique planante, signée par le réalisateur, rappellent Dead Man, de Jim Jarmusch –, le film est moins convaincant quand il s'attarde sur les échanges, parfois étrangement faux, entre Jen et sa mère. Mais Tony Ward (sex-symbol des années 90 et ex de Madonna !) a une présence animale et Laurence Leboeuf insuffle à son personnage une profondeur troublante.
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Le scénario fait aller et venir les personnages entre l'anglais et le français. Les acteurs se comportent tantôt comme dans une série américaine, tantôt comme dans le plus minimaliste des films européens. La distribution met face à face Marina Hands, sociétaire de la Comédie française et Tony Ward, mannequin, icône gay, connu pour sa contribution au film Hustler White. Les paysages (...) sont filmés à la manière des grands paysagistes indigènes (...), mais les personnages n'y trouvent pas leur place. Toutes ces dissonances s'accumulent sans s'organiser et Story of Jen vire à la cacophonie.