Plus jamais peur

Présenté à Cannes dans la foulée euphorisante de la « révolution du jasmin », ce documentaire sur l’avènement de la démocratie en Tunisie s’avère déjà un peu daté six mois plus tard. En recyclant des images de manifestations postées en live sur YouTube, le film donne un implacable coup de vieux au média cinéma. Sans compter que Mourad Ben Cheikh passe mécaniquement d’un héros révolutionnaire à un autre, dans une logique de panel (une blogueuse, des avocates gauchistes old school) pas plus excitante qu’un reportage de Zone interdite.

Le réalisateur de ce doc, encore et toujours nécessaire, revient sur la rébellion, images de cris et de sang.

D'un intérêt plus journalistique que cinématographique, la force du film réside dans sa manière de décrire une révolution en train de se faire et du sentiment d'urgence et de nécessité qui s'en dégage.

Ce documentaire tourné dans l'urgence vaut surtout pour les portraits de ces personnalités d'exception.

Ni commentaire off ni entretiens avec hors cadre, mais la parole d'hommes, de femmes et d'enfants avec des légendes datées, pour saisir à vif la première des révolutions de ce printemps arabe.