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Dissipons d'emblée un malentendu: Avec A history of violence et Les promesses de l'ombre, Cronenberg ne poursuit pas un cycle sur la violence mais signe deux tragédies familiales dans une pure veine shakespearienne. La violence, inhérente au mileu décrit, découle naturellement des antagonismes entre les personnages pour lesquels un honneur bafoué, un proche ou des intérêts en péril sont synonymes de vendettas sanglantes. Dramatiquement jusitfiée, la violence n'en est pas pour autant un objet de fascination pour Cronenberg. Il la filme frontalement, sans effets ni affects. Le résultat, cru, brutal, vous en dégoûte pour longtemps.
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Tout est réuni à l’affiche : le dernier Cronenberg avec le trio Mortensen/Cassel/Watts dans une histoire qui s’annonce sombre et réjouissante. On est grisé rien qu’à l’idée de voir ça. Mais la déception prend peu à peu le pas sur l’ivresse. De belles images, une mafia sanglante, des tatouages, un soupçon d’accent russe et au milieu de tout ça, une sage-femme pleine de bons sentiments qui essaye de retrouver la famille du bébé qu’elle vient de mettre au monde. Les promesses se diluent lentement dans la confusion. L’histoire nous échappe alors que le désenchantement va grandissant. La gueule de bois s’annonce douloureuse.
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Problème: au premier niveau, sobrement linéaire, Les promesses ressemble à un mauvais film, imbibé de pathos, de ballonnements démonstratifs et de contresens artistiques. Le nom de Cronenberg et la posture bizarrement raide de la chose invitent bien sûr à d'autres décodages. Comme si les défauts apparents du film n'étaiet en fait que des atouts déguisés. Re-problème: si David Cronenberg n'était pas derrière la caméra, farfouillerait-on aussi profond?
Toutes les critiques de Les promesses de l'ombre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Etonnant directeur d'acteurs, on dirait que Cronenberg offre de plus en plus d'espace à ses personnages. Ici, les hommes de la mafia russe, saisis dans la violence qu'ils imposent à leur corps, composant une peinture belle jusque dans les bagarres sublimement chorégraphiées. Comme on trouve toujours au moins deux vérités, il y a aussi de la bonté et du désir dans le nouveau Cronenberg.
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Dans cette histoire de passation et de transmission, Cronenberg avance droit et vite, en toute frontalité, en toute limpidité, chaque scène au service de l'ensemble, sans la moindre baisse de régime. Les Promesses de l'ombre est donc un excellent thriller, même s'il est loin de n'être que cela. D'autant qu'à cette fermeté narrative s'ajoute un sens de l'acteur toujours plus affûté. Les quatre comédiens principaux sont éblouissants, même quand ils en font des tonnes, comme Vincent Cassel en rejeton alcoolo, belliqueux et pathétique.
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David Cronenberg joue un jeu dangereux, auquel il s'était déjà essayé avec succès dans A History of Violence : il respecte les règles du genre - en l'occurrence le film de gangsters - et joue avec l'adrénaline des spectateurs, mais il s'astreint aussi à une rigueur qui empêche ceux-ci de n'être que les simples clients dans le peep-show de la décadence.
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Directeur d'acteurs hors pair, [David Cronenberg] donne l'opportunité à Viggo Mortensen de nous livrer une composition exceptionnelle, qui le propulse dans le clan très fermé des acteurs extrèmes. Mais la grande originalité de ce thriller excessif et magistral est l'immersion dans cette mafia rouge à côté de laquelle la Camora ressemble à une organisation caritative.
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Dotée d'un casting haut de gamme dominé par la prestation époustouflante de Viggo Mortensen, cette descente aux enfers, glaciale et tranchante comme une lame de rasoir, tient, au-delà de toutes espérances, ses promesses.
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Sombre et saignant, Cronenberg revient plus en forme que jamais, flanqué de sa nouvelle coqueluche, Viggo Mortensen. Le nordique au regard glacial affronte avec classe et humour un Vincent Cassel désaxé et machiavélique. Certes on ne peut pas parler de rôle de composition pour Cassel junior, mais au moins les leçons de russe prises pour le tournage de Nadia ne lui auront pas été inutiles. Dommage qu’on ne puisse pas en dire autant de Naomi Watts qui, tout en étant blonde aux yeux bleus, est une russe à peu près aussi crédible qu’Halle Berry. Si la mafia russe est un folklore qui a ses clichés kitsch, Cronenberg en déjoue les pièges avec succès, bien qu’il prenne parfois de gros risques avec des métaphores mystiques pas toujours nécessaires. Heureusement, le scénario tient la route. Une plongée sanguinolente et oppressante dans un univers qui colle à la peau.
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C'est une sorte d'Affranchis chez les Russes, polar sombre et violent, mais un peu trop glacé, que nous livre David Cronenberg. Viggo Mortensen, transfiguré, porte le film sur ses larges épaules grâce à son personnage trouble de tueur à gages, à la fois terrifiant et attachant.
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Après le puissant « A history of violence », une autre histoire de violence, une autre une histoire de familles. Celle de la mafia russe où l’on doit renier ses parents pour être intronisé et appeler le boss « papa », celle d’une jeune femme qui renoue avec ses racines russes, celle d’un gangster ambigu. Sous la forme d’un thriller policier, c’est aussi à une quête d’identité que nous convie le réalisateur. Une identité qu’on inscrit dans sa peau avec un tatouage. Viggo Mortensen, la gueule affutée d’un tueur implacable, incarne à nouveau un homme à deux visages, un homme fasciné par le Mal et la violence, pour qui la fin justifiant des moyens radicaux. Une vision du monde noire et cruelle (cf une scène de tuerie d’anthologie dans un hammam), dont l’action se déroule au moment de Noël, un trait d’humour du réalisateur sans doute.