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Le réalisateur a beau adapter le roman gothique éponyme de Matthew G. Lewis, célèbre lecture adolescente sulfureuse, ses
obsessions et ses références à Hitchcock, auxquelles s’ajoutent ici celles à Murnau et à De Palma, sont toujours là. En entrechoquant romantisme et fantastique, mythes oedipien et faustien, gothique anglais et catholicisme espagnol, le roman offrait une richesse de contrastes que Moll exploite, surtout visuellement.(...) Le choix de l’acteur français le plus animal et le plus « tentateur » pour jouer un moine soumis à la tentation sert finalement l’idée d’une Cocotte-Minute prête à tomber la soutane à tout instant. Dommage que cette fièvre et cette audace du décorum et du casting ne contaminent pas suffisamment le coeur du film, trop sage pour incarner ce « poème du Mal » tant chéri par les surréalistes. On aurait préféré moins d’Hitchcock et plus de Ken Russell !
Toutes les critiques de Le Moine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Fantastique et non pas horrifique, c'est ce qui le fonde et établit son originalité, celle d'un auteur qui pense et filme en cinéaste, qualité trop mal partagée dans un paysage français soumis à la dictature du "sujet".
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Tirée d’un classique de la littérature gothique, l’histoire de ce prêtre confronté jusqu’au cauchemar à la tentation de la chair ne manque pas de force. Dommage que, pour son grand retour après six ans d’absence, Dominik Moll ait troqué la sobriété de "Harry, un ami qui vous veut du bien" et de "Lemming" contre une grandiloquence de série Z dopée aux trucages numériques. Compte tenu des enjeux du scénario, le sex-appeal inné de Vincent Cassel constitue en outre une erreur de casting fatale.
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Vincent Cassel est hallucinant en Ambrosio bressonnien, son charisme et son impétuosité étant comme plaqués au sol par la froide foudre luthérienne de Dominik Moll qui le guide, blême et rampant, vers les gouffres.
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Manque de suspens et de sensualité à l’écran. Tout semble monocorde, comme l’homélie d’un prêtre pour un non-catho.
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Ambiance de polar religieux, dialogues au cordeau, ce quatrième film de Dominik Moll procure un vif plaisir visuel. (…) Dommage que le scénario édulcore l'intention subversive du roman gothique de Matthew Gregory Lewis dont il est inspiré.
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Si le film séduit par son esthétique et instaure un climat fantastique d’abord captivant, il désamorce froidement chacune de ses péripéties feuilletonnesques et donne, au final, l’impression de reculer devant l’outrance de son sujet(…)
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Dans une distribution globalement pas très inspirée, seule Deborah François tire in fine son épingle du jeu. Et du point de vue de la narration, Dominik Moll a bien du mal à jongler entre ses deux intrigues (l’une où l’on suit Ambrosio et l’autre Antonia, qu’il voit dans ses rêves), donnant au film un faux-rythme avant d’aboutir, lors de la réunion des deux intrigues, sur un final pour le moins décevant. Comme l’ensemble du film.
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Pour ce qui est de la flamboyance gothique on repassera, et on se surprend à rêver d'une version mise en scène par Paul Verhoeven. Le script enfonce le clou en annihilant toute la portée émotionnelle (pourtant immense) de sa révélation finale via un flash back et un réplique inutile : dommage, car sans cette erreur fatale, Le Moine aurait sans doute été plus convaincant et ne se limiterait pas à nous offrir un one man show de Vincent Cassel.
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Lissé, modernisé, débarrassé de ses oripeaux anticléricaux (la belle affaire), plus rien n’y est scandaleux, torride, subversif. Tout n’y est que constat désenchanté, sans point de vue personnel, sans malaise existentiel.
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Un Moine ultra-vertueux en pleine crise de libido dans l'Espagne catholique du XVIIe siècle. Dans son quatrième film, Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, Lemming) confronte l'improbable Vincent Cassel au démon, et s'adonne à un laborieux inventaire des clichés du gothique anglais. On n'est pas loin du pastiche involontaire.