Première
par François Léger
Ca commence très fort avec un montage ultra dynamique d'hommes à la dérive : un conducteur de métro solitaire malgré lui et qui angoisse d'être sous terre ; un retraité qui passe ses journées sur son canapé et a arrêté de se laver depuis la mort de sa femme ; un père qui n'en peut plus de la vie de famille ; un homosexuel qui a grandi dans une famille très tradi et n'ose pas faire son coming out... Pour éviter de définitivement péter les plombs, tout ce petit monde va se retrouver dans une thérapie de groupe en pleine nature, dirigée par une femme aux méthodes étonnantes.
Audrey Dana (Sous les jupes des filles, Si j'étais un homme) réunit dans Hommes au bord de la crise de nerfs un casting étonnement homogène - Thierry Lhermitte, Ramzy Bedia, François-Xavier Demaison, Laurent Stocker, Pascal Demolon, Michael Gregorio et Marina Hands - et parvient à créer un effet de groupe très réussi. La première partie, celle de la découverte de l'autre, est d'ailleurs la plus réjouissante : on s'engueule, on se marre, on pleure et on se regarde le nombril avec beaucoup de naturel. La suite est plus programmatique (il faut bien résoudre les conflits intérieurs, parfois un peu artificiellement) et moins inspirée dans sa réalisation, alors que le film se met en tête d'ausculter le « mâle »-être contemporain à travers ces gaillards de 18 à 70 ans. Projet évidemment un peu trop pharaonique pour son propre bien, mais difficile de résister totalement à la bonne humeur générale dégagée par ce feel-good movie, qui parvient à doser la dramaturgie pour éviter la carricature