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Frederick Wiseman, qui filme depuis près d’un demi-siècle les institutions américaines, intègre très naturellement sa caméra dans la célèbre université publique de Berkeley. Fidèle à un style qui n’inclut aucun commentaire, le cinéaste capte avec brio le mouvement de la pensée et la circulation de la parole au sein d’un espace démocratique sommé de s’adapter à de lourdes coupes budgétaires. Sous le vernis académique, des rapports de force viennent alors agiter la communauté observée : quand une manifestation d’étudiants secoue le campus, on est ainsi surpris d’entendre le directeur de l’université reprocher à la jeune génération de se battre pour des idéaux moins glorieux que par le passé. Par des plans récurrents sur un chantier ouvrier, le film montre le spectacle d’une Amérique qui continue à se construire contre vents et marées.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C'est donc aussi à une exaltante symphonie de la connaissance que nous invite ce très beau film qui passe d'un débat sur le rôle de la nature chez Henry David Thoreau à l'étude des supernovas. Et qui finit sur rien moins que la question de la survie de l'espèce humaine, sachant qu'il nous faudrait, en cas d'évacuation forcée, deux cent quarante mille ans pour atteindre Sirius. On aime ce petit clin d'œil de l'octogénaire Frederick Wiseman à la suite des événements terrestres, sur le dévoilement de laquelle nous renvoyons le lecteur au début de ce papier.
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Avec sa patience lui autorisant la collecte avant l’épure, son sens de l’écoute sachant composer un tout à partir d’un tout, et surtout une totale honnêteté dans sa restitution du monde, Wiseman rend le meilleur des hommages à une institution dont le grand âge n’en fait en rien une relique du passé, et qui continue d’être de son temps en assurant une fonction non écrite mais essentielle : un vivier toujours bouillonnant de la démocratie américaine.
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Que reste-t-il de l’esprit de la lutte pour les droits civiques à l’heure où les coupes budgétaires obligent à augmenter les frais d’inscription et menacent l’excellence de l’université publique ? La réponse est longue à venir mais passionnante.
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Quel sera l’avenir de la culture dans une civilisation occidentale en plein déclin économique ? C’est tout le débat qui agite ce film salutaire et stimulant.
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râce à sa dimension-fleuve et à la précision du regard de Wiseman qui, par simple juxtaposition d’idées, sans l’aide d’aucun commentaire ni carton informatif, filme cette microsociété comme un passionnant miroir de l’Amérique contemporaine, c’est aussi un beau film sur la démocratie en marche parasitée par la loi du marché et par la force d’inertie du capitalisme, menaces que Wiseman n’incarne jamais tant elles sont dangereusement enracinées.
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Frederick Wiseman a planté sa caméra douze semaines sur le campus universitaire de Berkeley, Californie. Il en est revenu avec quatre heures passionnantes nous montrant cette fabrique de l’intelligence vue de l’intérieur, face au désengagement de l’Etat fédéral et à la montée du libéralisme.
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L'éducation comme source d'épanouissement offrirait quatre heures de rêves si Wiseman ne révélait aussi bien les écueils de la guerre économique qui les menacent.
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Une plongée dans l'université américaine en forme d'épopée.
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Un documentaire aux mille facettes qui tend parfois vers quelques malheureuses redondances.
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L’une des plus prestigieuses universités publiques américaines, se laisse ici observer par Federick Wiseman, maître du documentaire engagé sans commentaires. Long et sérieux.
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Fidèle à son style, le cinéaste capte de longs plans-séquences, puis construit son film en juxtaposant des scènes qui doivent prendre sens les unes par rapport aux autres, comme le chantier de bâtiments et de voirie, l’étrange manège d’une tondeuse passée en marche arrière sur les pelouses verdoyantes du campus. Sans commentaires ni interviews, pour que revienne à chacun sa lecture, son jugement.
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Même si les choses traînent un peu en longueur, les quatre heures du film ne sont pas exorbitantes pour en apprendre autant sur l’Amérique contemporaine. Frederick Wiseman, 84 ans et 38 films au compteur, a planté ses caméras sur le campus de l’université de Berkeley, près de San Francisco, pour se livrer à un de ses exercices favoris consistant à confronter une institution à son époque, en restant fidèle à ses principes, sans interview, voix off, ni musique.
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Frederick Wiseman poursuit son œuvre rêvée, et livre un documentaire riche et intransigeant, quelque peu desservi par un montage qui manque de mordant.
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La méthode Wiseman (pas de commentaire, pas d'interview) donne une nouvelle fois un documentaire plein d'intelligence. Même si les quatre heures de projection se font parfois sentir...
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Dans At Berkeley, qui dure quand même plus de quatre longues heures, le chantre du "cinéma direct" radiographie une fois encore l'Amérique dans tous ses états et donc le fonctionnement d'une institution, s'attache à ceux qui la composent, multiplie les points de vue avec humanisme et raconte beaucoup avec des associations d'idées et des images, plus fortes que les mots.