Toutes les critiques de 3 kilomètres jusqu'à la fin du monde

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thomas Baurez

    A Tulcea sur les rives du delta du Danube, la population est harnachée au poids des traditions. Chacun place sa morale où il l’entend. Dès lors, que peut un jeune garçon de 17 ans promis à un avenir dans la marine, s’il est, selon un euphémisme policier, « dans l’autre camp » (comprendre, homosexuel) ?  En Roumanie l’homosexualité a été dépénalisée il y a vingt ans et il en faut plus pour que la loi s’accorde aux mœurs. Résultat, dès lors le visage de l’ado aura très vite l’apparence de celui d'un boxeur. Emanuel Parvu ménage son petit effet par une mise en scène à la précision étudiée, puis déroule son portrait au vitriol d'une Roumanie rétrograde. Pendant ce temps-là, Adi ne dit rien, muselé par des parents sévèrement bornés. On croit un temps que le film va s’engouffrer dans la farce. Parvu préfère ménager un suspense sur l’émancipation possible de son jeune héros. Un dernier regard vers son visage gonflé, reflet de la honte de tout un pays, et le héros peut sortir du cadre. Mouais.