Première
par Gérard Delorme
Après Shanghai Dreams (2006), Wang Xiaoshuai continue de régler ses comptes avec la Révolution culturelle. Cette fois, il adopte le point de vue très autobiographique d’un enfant de 11 ans qui, à la suite d’un incident apparemment anodin (on lui vole sa chemise neuve), perd son innocence et prend peu à peu ses distances vis-à-vis d’une société marquée par la pauvreté, la violence et l’injustice. Comme ses personnages, le réalisateur utilise toujours l’allusion et le demi-mot pour dénoncer les excès d’un régime particulièrement répressif à l’égard des artistes, des intellectuels et des citadins. Visuellement, il procède par petites touches, recherchant un équivalent cinématographique à l’impressionnisme, auquel il fait ouvertement allusion lorsque son jeune personnage s’arrête pour peindre des paysages. Seul reproche, le cinéaste a parfois du mal à garder une vision d’ensemble sur un tableau qui se veut vaste et complexe.