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PHOTOS - Mister Bob : Clovis Cornillac dans la peau de Bob Denard

Mister Bob : Clovis Cornillac dans la peau de Bob Denard

<strong>Clovis Cornillac</strong> incarne le quartier-maître Bob Denard, le plus célèbre des mercenaires français? Un rôle qui lui a valu le Prix d?interprétation masculine au festival de la Rochelle. <strong>Mister Bob</strong>, un téléfilm diffusé ce soir à 20h45 sur <strong>Canal+</strong>. <strong>Que représente pour vous Bob Denard ?</strong> J?ai 43 ans. Je suis de cette génération qui a grandi avec Bob Denard. C?est l?un des symboles de ces rapports troubles que la France entretenait avec l?Afrique dans les années 60-70. Les actes et les personnages évoqués dans ce téléfilm, son engagement pour Mobutu par exemple, ont une résonance immédiate dans l?Afrique contemporaine. Je connaissais comme tout le monde sa réputation de barbouze et de mercenaire. J?ai découvert, en me plongeant dans son histoire, un personnage flou et complexe. Ce patriote, avide d?aventures, n?était certes pas&nbsp; un enfant de ch?ur, mais il croyait sincèrement servir les intérêts de son pays alors qu?il était cyniquement manipulé par les services secrets. <strong>Qu?est-ce qui vous a fasciné chez lui ?</strong> Il me fait penser au personnage joué par Sean Connery dans L?homme qui voulut être roi, le film de John Huston. Il y a chez Bob Denard une dimension romanesque. Ce modeste quartier-maître de la Marine nationale voulait changer le cours de son destin. Il croyait en ses rêves et se donnait les moyens de les accomplir. Ses hommes lui vouaient une confiance aveugle. Il a fait preuve de beaucoup de courage pour partir de la Rhodésie à quinze et en vélo tenter un coup d?état au Congo. Cet épisode raconté à la fin du téléfilm est rigoureusement exact. <strong>Comment avez-vous abordé le personnage ?</strong> Je n?ai pas cherché que la ressemblance physique. L?imitation n?est pas mon boulot. Je n?ai pas pris son accent du sud-ouest. Ce qui m?intéressait, c?était de choper quelque chose de lui qui soit de l?ordre de l?invisible. On m?a tout de même posé une moustache. Et je me suis attaché à certains détails : son béret rouge et son salut militaire, paume vers le sol, qui lui était très personnel. <strong>Un tel personnage pourrait-il encore exister de nos jours ?</strong> Je ne le pense pas. Le monde a changé et les enjeux ne sont plus les mêmes. Comparés à des multinationales du mercenariat comme Blackwater, Bob Denard et ses hommes étaient des artisans. Pensez qu?ils sont partis à l?assaut des Comores à bord de deux zodiaques ! Bien sûr, ses motivations n?étaient pas désintéressées, mais il finissait par s?attacher aux gens et aux pays dans lesquels il intervenait. Hacène Chouchaoui du magazine Télé 7 jours

Clovis Cornillac incarne le quartier-maître Bob Denard, le plus célèbre des mercenaires français… Un rôle qui lui a valu le Prix d’interprétation masculine au festival de la Rochelle. Mister Bob, un téléfilm diffusé ce soir à 20h45 sur Canal+.Que représente pour vous Bob Denard ?J’ai 43 ans. Je suis de cette génération qui a grandi avec Bob Denard. C’est l’un des symboles de ces rapports troubles que la France entretenait avec l’Afrique dans les années 60-70. Les actes et les personnages évoqués dans ce téléfilm, son engagement pour Mobutu par exemple, ont une résonance immédiate dans l’Afrique contemporaine. Je connaissais comme tout le monde sa réputation de barbouze et de mercenaire. J’ai découvert, en me plongeant dans son histoire, un personnage flou et complexe. Ce patriote, avide d’aventures, n’était certes pas  un enfant de chœur, mais il croyait sincèrement servir les intérêts de son pays alors qu’il était cyniquement manipulé par les services secrets.Qu’est-ce qui vous a fasciné chez lui ?Il me fait penser au personnage joué par Sean Connery dans L’homme qui voulut être roi, le film de John Huston. Il y a chez Bob Denard une dimension romanesque. Ce modeste quartier-maître de la Marine nationale voulait changer le cours de son destin. Il croyait en ses rêves et se donnait les moyens de les accomplir. Ses hommes lui vouaient une confiance aveugle. Il a fait preuve de beaucoup de courage pour partir de la Rhodésie à quinze et en vélo tenter un coup d’état au Congo. Cet épisode raconté à la fin du téléfilm est rigoureusement exact.Comment avez-vous abordé le personnage ?Je n’ai pas cherché que la ressemblance physique. L’imitation n’est pas mon boulot. Je n’ai pas pris son accent du sud-ouest. Ce qui m’intéressait, c’était de choper quelque chose de lui qui soit de l’ordre de l’invisible. On m’a tout de même posé une moustache. Et je me suis attaché à certains détails : son béret rouge et son salut militaire, paume vers le sol, qui lui était très personnel.Un tel personnage pourrait-il encore exister de nos jours ?Je ne le pense pas. Le monde a changé et les enjeux ne sont plus les mêmes. Comparés à des multinationales du mercenariat comme Blackwater, Bob Denard et ses hommes étaient des artisans. Pensez qu’ils sont partis à l’assaut des Comores à bord de deux zodiaques ! Bien sûr, ses motivations n’étaient pas désintéressées, mais il finissait par s’attacher aux gens et aux pays dans lesquels il intervenait.Hacène Chouchaoui du magazine Télé 7 jours