La guerre entre humains et primates prend une nouvelle dimension ce soir avec la diffusion de La planète des singes, l'affrontement, réalisé par Matt Reeves et sorti l'été dernier en salles. Trois ans plus tôt, La planète des singes : les origines de Rupert Wyatt avait réussi le pari de rebooter l'univers créé à partir des romans de Pierre Boulle, récoltant à l'époque de bonnes critiques et finissant sa course tout près des 500 millions de dollars de recettes et au-delà des trois millions d'entrées en France.Un succès qui ne demandait donc qu'à être confirmé dans la suite qui a inévitablement été lancée immédiatement dans la foulée du succès du premier film. Située huit ans après le premier film, elle servirait de rampe de lancement à d'éventuelles suites qui permettraient de faire le lien avec le film original de 1968 signé Franklin J. Schaffner à travers la nouvelle génération de singes évolués née des expérimentations au cœur du premier film. Si le projet restera bien en l'état, il devra tout de même faire face à certaines turbulences qui ont conduit à cet Affrontement bien différent de ce que fut Les origines trois ans plus tôt.Si Andy Serkis, grosse revalorisation à la clé, est le premier à confirmer son retour en novembre 2011 derrière les capteurs de performance capture qui ont donné à César, Rupert Wyatt, lui, s'inquiète du calendrier qu'on lui fixe. La Fox souhaite en effet fixer la date de la sortie de Dawn of the Planet of the Apes, titre officiel du projet, au mois de mai 2014. Trop tôt selon Wyatt qui estime ne pas avoir le temps de faire le film dans les meilleures conditions. Le 17 septembre 2012, coup de tonnerre : Rupert Wyatt annonce son départ de la franchise, remplacé le 1er octobre par Matt Reeves, alors à l'époque sur le projet d'un revival au cinéma de La Quatrième dimension.Mais la Fox et le duo de producteurs-scénaristes Rick Jaffa et Amanda Silver ne sont pas au bout de leurs surprises. Le départ de Wyatt va entraîner par un jeu de domino celui de la star du premier opus, James Franco, qui déclare qu'il ne devrait pas revenir pour une éventuelle suite hormis pour un bref caméo. Son départ entraîne également par conséquent celui de Freida Pinto, laissant de fait le film sans aucune star à la fin de l'année 2012.L'ellipse temporelle (rallongée de huit à dix ans) entre les deux épisodes permet de faciliter le remplacement quasi intégral du casting et en février 2013, les nouveaux visages de la saga, ceux-là même à l'affiche de L'affrontement, sont dévoilés, avec à leur tête Jason Clarke, qui reprend le flambeau dans le rôle-titre, Gary Oldman et Kodi Smit-McPhee. Ils sont rejoints quelques semaines plus tard par Keri Russell et Judy Greer, qui prête sa voix et sa gestuelle à Cornelia, une femelle chimpanzé qui deviendra la femme de César. Le tournage, divisé entre le Canada et la Nouvelle-Orléans, débute finalement en avril 2013 et ce jusqu'en juillet. Le film peut finalement sortir à peine quelques semaines après la première date prévisionnelle, en juillet 2014.Ces rebondissements n'empêcheront pas La planète des singes d'être un succès sur toute la ligne. Sombre, spectaculaire et intelligent, le film dépasse les attentes du premier film et s'impose comme le blockbuster de l'été 2014. 3,8 millions de spectateurs se pressent dans les salles françaises pour le film, qui dépasse la barre des 700 millions de dollars de recettes. Et si le film s'avère être la réussite qu'il est devenu y compris aux yeux de la critique, c'est parce qu'en dépit du bouleversement profond apporté d'un épisode à l'autre, la franchise est restée fidèle à son principal atout : César, dont l'interprétation par Andy Serkis et l'animation par les prodiges de Weta font l'unanimité au point de parler à l'époque d'une nomination à l'Oscar du meilleur acteur pour le spécialiste de la performance capture à Hollywood. Pour vous en convaincre, voici ce qu'écrivait Première à la sortie du film en salles :"Dix ans après les événements de La Planète des singes – Les Origines, les hommes et les singes vivent dans une paix fragile. Toutefois, la guerre paraît inévitable...En 1968, les choses étaient claires. La star de La Planète des singes, c’était Charlton Heston et personne d’autre. Témoignant d’un fascinant renversement des valeurs au sein de l’industrie hollywoodienne, la saga a progressivement écarté le facteur « humain » de l’équation qui fait son inoxydable succès. James Franco, John Lithgow et Freida Pinto, héros du reboot sorti il y a trois ans, ont ici été remplacés par Jason Clarke, Gary Oldman et Keri Russell dans les rôles respectifs du bon gars, du vieux sage et de la plante verte.Mais personne ne les pleurera. Si le monde entier trépigne d’impatience à l’idée de voir L’Affrontement, c’est pour Andy Serkis, interprète de César et promoteur infatigable de la performance capture, qui porte TOUS les enjeux du film, dramaturgiques et technologiques. De ce point de vue-là, ce volet est un succès incontestable. Un zénith en terme d’« incarnation » simiesque. La précision des gestes et des postures, l’effet de réel saisissant, le trouble qui s’empare de nous quand les primates prennent la parole...Comme tout blockbuster digne de ce nom, celui-ci parle, en filigrane, des frontières techniques qu’il s’emploie à repousser. C’est l’histoire d’un langage à assimiler, d’une bataille à mener, d’une place forte à conquérir. Presque un péplum. Le récit d’un triomphe. Celui de Serkis, donc, un comédien qui aura réussi à incarner tout un pan du cinéma mainstream contemporain sans jamais montrer son visage. Gloire à lui, César du meilleur acteur".L'histoire de La planète des singes, l'affrontement : Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains ayant survécu au virus dévastateur qui s’est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre. La planète des singes : l'affrontement est diffusé ce soir à 21h sur Canal+.
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