Pierre Bost

Pierre Bost débute sa carrière comme écrivain, mais accède à la postérité en tant que dialoguiste et scénariste.Né le 5 septembre 1901, Pierre Bost est le fils de Charles Bost, pasteur et historien reconnu, spécialiste de l'histoire protestante. En 1919, sa famille emménage à Paris et il poursuit sa scolarité au lycée Henri IV, avec le philosophe Alain comme professeur, qui l'influencera dans son œuvre. Jusqu'à la deuxième Guerre mondiale, Pierre Bost mène plusieurs carrières de front : écrivain, journaliste et dramaturge.Entre 1924 et 1945, il écrit 21 ouvrages, majoritairement des romans. Son premier roman, Homicide par imprudence, publié en 1924, est récompensé par le Prix des amis des lettres françaises. En 1931, il se voit également remettre le prestigieux Prix Interallié pour Le scandale. Il collabore principalement, dans un premier temps, avec la maison d'éditions La Nouvelle Revue française, puis, à partir de 1928, avec Gallimard, où il devient également lecteur dans les années 30. Si les critiques de l'époque apprécient son style, ses ouvrages, qui traitent essentiellement de l'amour comme souffrance, sont peu connus à notre époque faute d'être réédités.En 1925, Pierre Bost débute sa carrière de journaliste et écrit des articles pour la Gazette du Franc et Le Soir. En 1927, il se rapproche du monde artistique avec sa chronique Promenades et spectacles, dans La Revue hebdomadaire. Cette chronique paraît d'ailleurs pendant plusieurs années. Jusqu'en 1935, il publie régulièrement des articles relatifs au cinéma et au théâtre dans de nombreuses revues: Gringoire, Les annales politiques et littéraires, Vendredi et Marianne, revue de gauche fondée par Gaston Gallimard. Il travaille également sur des papiers littéraires au Journal du Havre, dans Les Nouvelles Littéraires, Notre Temps et Vendredi. Sa carrière de dramaturge reste beaucoup moins prolifique. En 1923, à 22 ans, Pierre Bost fait jouer sa première comédie, L'imbécile. Sa deuxième pièce de théâtre, Deux paires d'amis, date de 1926. Pierre Bost fait sa première incursion au cinéma en 1939, en tant que dialoguiste sur le film d'Albert Valentin, L'héritier des Mondésir, avec Fernandel. Débute alors une fructueuse collaboration avec le scénariste Jean Aurenche. Sur les 53 films et téléfilms sur lesquels Pierre Bost a travaillé jusqu'en 1975, ils écriront ensemble les scénarios et/ou dialogues de 34 films et deux téléfilms. Leur duo est même surnommé "Aurenchébost". La conjugaison de leurs talents respectifs donne naissance à des scénarios solidement construits, appréciés de réalisateurs reconnus. Ils travaillent à dix reprises avec Claude Autant-Lara et signent trois grands classiques, Le diable au corps (1947), Le rouge et le noir (1954) et La traversée de Paris (1956). René Clément les engage pour six films, dont les célèbres Jeux interdits (1951), Gervaise (1955) et Paris brûle-t-il ? (1966). Quant à Jean Delannoy, il les enrôle également par six fois, incluant La symphonie pastorale (1946) et Notre-Dame de Paris (1956).Après le succès des années 50 pendant lesquelles Pierre Bost a travaillé sur 23 films, les années 60 marquent la fin de sa période de gloire. Il devient, avec son acolyte Jean Aurenche, le symbole du cinéma d'adaptation, style honni par les critiques qui formeront plus tard La Nouvelle Vague. Claude Chabrol, Eric Rohmer, Jacques Rivette et Jean-Luc Godard les fustigent dans Les cahiers du cinéma et François Truffaut endosse le rôle de détracteur dans la revue Arts. Le duo se reforme toutefois grâce au réalisateur Bertrand Tavernier pour les films L'horloger de Saint Paul en 1973 et Le juge et l'assassin en 1975.Pierre Bost décède le 6 décembre 1975 à Paris. Bertrand Tavernier lui rend un dernier hommage en 1984 avec Un dimanche à la campagne, d'après le roman qu'il a écrit en 1945, L'amiral va bientôt mourir. Le film reçoit le César du Meilleur Film en 1985.