Après avoir suivi des cours d'architecture, il s'intéresse au cinéma comme publiciste, écrit dans certaines revues et participe au mouvement d'avant-garde Front gauche (Levá fronta). Auteur de plusieurs documentaires et courts métrages ( La lumière perce les ténèbres Svtlo proniká tmou, 1931 ; On vit à Prague ijenc v Praze, 1934 ; Novembre Listopad, 1935), il aborde la fiction avec Un chameau par le chas d'une aiguille (Velbloud uchem Jehly, 1936) et deux longs métrages, Un conte philosophique (Filosofské historie, 1937, d'après Alois Jirásek) et Virginité (Panenství, id., d'après Marie Majerova). Scénariste depuis 1932 il a signé entre autres le script de l'Aube (Svitáni, V. Kubásek, 1933) et de Marya (J. Rovenskÿ, 1935) , il va devenir le grand spécialiste des adaptations littéraires. La littérature, tchécoslovaque (K. apek, J. Kopta, J. Drda, V. ezá, T. Svatopluk, J. Otenáek, K. M. apek-Chod, V. Mrtík, A. Jirásek, F. Hrubin) ou étrangère (Balzac par exemple pour l'Amante masquée Maskovaná milenka, 1940), trouve en lui un serviteur fidèle, habile, intelligent, cultivé, d'une grande habileté technique, éclectique dans les thèmes choisis (du drame psychologique à la fresque historique en passant par le récit social), influencé tout à la fois par le cinéma soviétique muet et le réalisme poétique français des années 30. Sans doute n'évite-t-il pas parfois un académisme froid, presque impersonnel, et sans doute a-t-il été obligé de diriger quelques films de circonstance, mais il est certain que, au long de ses cinquante années de travail au service du cinéma, il est le plus représentatif, avec Martin Fri, de la « continuité » tchécoslovaque dans ses moments forts et aussi dans ses moments faibles. Certaines de ses uvres ont marqué leur époque : la Confrérie des demoiselles de Kutna Hora (Cech panen Kutnohorskÿch, 1938), Humoresque (Humoreska, 1939), le Conte de mai (Pohádka máje, 1940), la Turbine (Turbina, 1941), le Pressentiment (Pedtucha, 1947), Krakatit (1948), la Barricade muette (Nma barikáda, 1949), la trilogie hussite composée de Jan Hus (1954), Jan iká (1955) et Contre Hus (Proti vem, 1957). Les films de la fin des années 50 et du début des années 60 n'avaient guère su éviter les pièges du conventionnel ( le Citoyen Brych Oban Brych, 1958) mais curieusement, à l'époque du printemps de Prague, le cinéaste subit la contagion artistique de ses cadets et signe deux adaptations réussies de Frantisek Hrubin : la Reinette d'or (Zlata reneta, 1965) et Romance pour bugle (Romance prokridlovku, 1966). Un marteau pour la sorcière (Kladivo na arodjnice, 1969) est peut-être son dernier film très personnel. Au cours des années 70, il entreprend une nouvelle trilogie historico-politique qui illustre l'histoire de son pays, du traité de Munich (les Jours de la trahison Dny zrady, 1974) à la Libération de Prague (Osvobození Prahy, 1977) en passant par les batailles de la guerre (Sokolovo, 1976). Il n'abandonne pas les studios malgré son âge respectable et donne encore Une histoire d'amour et d'horreur (Pibh lásky a cti, 1977) ; Soleil noir (Temné slunce, 1980), le Pèlerinage de Jan Amos (Putováni Jana Amose, 1983), Oldich et Boena (Oldich o Boena, 1984), Un comédien (Komediant, id.), Véronique (Veronika, 1986), l'Europe a dansé la valse (Evropa tanila valík, 1989).