Amanda Seyfried est épatante en Elizabeth Holmes, dans ce "true crime drama" qui revient sur le scandale Theranos.
Si vous avez succombé au charme d'Anna Devley dans Inventing Anna, sur Netflix, vous craquerez sans aucun doute pour celui de sa consœur, Elizabeth Holmes ! A l'instar de la jeune Russe qui dupa le gratin new-yorkais pendant des années, The Dropout raconte la véritable arnaque d'une gamine de Stanford, qui réussit à tromper le monde clinquant de la Silicon Valley, avec Theranos, une entreprise médicale high-tech. Prétendant avoir découvert un procédé révolutionnaire permettant de réaliser des tests sanguins peu coûteux, avec juste quelques gouttes de sang, et sans aiguille, l'entreprise a fait disjoncter les investisseurs, atteignant une valorisant de plus de 9 milliards de dollars en bourse ! Evidemment, tout s'est écroulé quand la tromperie a été mise au jour.
Comme souvent avec ce genre de série "true crime", The Dropout ne cherche pas tellement à raconter l'arnaque, mais plutôt à comprendre son instigatrice. L'humain derrière l'escroc. En la matière, Amanda Seyfried livre une performance épatante. La jeune actrice révélée dans Veronica Mars avant d'exposer dans Mamma Mia fait une fascinante Elizabeth Holmes. Toute jeune étudiante pétrie d'ambitions, entrepreneuse aux rêves démesurés et à la psychologie complexe, celle qu'on surnomma rapidement « la nouvelle Steve Jobs » apparaît ici aussi troublante qu'attachante, empêtrée dans ses mensonges, dans ses échecs, et dans une forme de mégalomanie particulièrement captivante.
Parce que Liz Meriwether, créatrice de New Girl, sait écrire mieux que quiconque des personnages féminins décalés, qui sortent des sentiers battus pour exister pleinement. Dans The Dropout, la scénariste cherche moins à raconter les faits du scandale judiciaire et financier, qu'à dresser le portrait d'un femme ambitieuse, la construction d'une "self-made woman" de la Silicon Valley, devenue la plus jeune milliardaire au monde. "On est dans un drama. C'est un vraiment un mixe entre fiction et réalité", nous confiait d'ailleurs Liz Meriwether, qui - de son propre aveu - a aussi beaucoup romancé l'histoire passionnelle entre la jeune Elizabeth et son partenaire Sunny Balwani (Naveen Andrews) - de 18 ans son aîné - qui jalonne le récit du début à la fin.
Si l'on reste un peu dubitatif devant le puzzle psychologique assemblé grossièrement pour tenter d'expliquer (voire justifier) l'escroquerie d'Elizabeth Holmes, Amanda Seyfried, avec ses yeux bleus perçants et son col roulé tout droit sorti des bureaux d'Apple, le vend avec une telle conviction qu'on finit par y croire. Un peu comme quand Theranos faisait prendre des vessies pour des lanternes à toute la Silicon Valley...
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