Polar cosmique partagé entre l’espace et une terre ferme hostile, Infiniti témoigne d’un appétit évident pour les genres. Quitte à parfois trop en faire.
Inlassablement porté à l’écran, le polar trouve, parfois littéralement, des espaces de renouvellement. Dernièrement, la britannique Vigil déclinait une enquête entre terre et mer, jusque dans la carcasse anxiogène d’un sous-marin. On se souvient de Jour polaire, épigone d’Insomnia, qui restait sur le plancher des vaches mais se déployait dans des contrées géographiques soumises à des contraintes inédites. Infiniti - qui commence ce soir sur Canal + - joue sur tous ces tableaux.
Dans les cieux cosmiques, l’ISS et ses occupants cessent d’émettre, alors que le corps d’un astronaute est retrouvé dans une mise en scène macabre dans des steppes kazakhes relativement imprévisibles. Une spationaute mise sur la touche et un flic du coin vont tenter d’y voir plus clair, dans ce qui s’annonce d’abord comme une enquête aux atours bien glauques que ne renieraient pas des auteurs comme Grangé ou Chattam. On y perçoit bien vite les contours d’un thriller conspi, l’amorce d’une tragédie existentielle entre passé et présent et, sans déflorer le reste de l’intrigue, d’une SF carrément métaphysique aux accents très « tarkovskiens ». Il y a beaucoup à voir et presque autant à apprécier dans cette mini-série à la facture technique impressionnante.
Mais les divers éléments de l’intrigue se bousculent au portillon et, mis bout à bout, s’accordent avec des fortunes diverses, quand ils ne sont pas empêchés de se déployer, pour des questions de priorité. Reste l’appétit exploratoire galvanisant de son duo d’auteurs, comme de ses coproducteurs, lesquels étaient déjà aux commandes de la série Missions, parfaite oeuvre cousine.
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