Destin - Winx
Netflix

Un univers fantastique teen parfaitement calibré pour un public ciblé, qui fait globalement ce qu'on attend d'une série de ce genre.

On est assez loin du dessin animé gentil et coloré des années 2000. L'adaptation du Winx Club par Netflix, qui sort ce vendredi sur le réseau de streaming, transforme les aventures de Bloom en drama sexy pour adolescents tourmentés, abordant des thématiques dans l'air du temps, comme la plateforme l'avait déjà fait avec Sabrina et sa nouvelle version de L'Apprentie Sorcière.

L'histoire de Destin : la saga Winx nous emmène du côté d'Alfea, une école spéciale de "l'autre monde", qui acceuille des être magiques et notamment des fées, capables de contrôler les éléments. Bloom vient du monde des humains. Mais à l'âge de 16 ans, elle a découvert ses pouvoirs et au passage cet univers fantastique qui s'épanouit à côté, sans que personne ne s'en aperçoive. Adolescente timide et mal dans ses baskets, elle va donc intégrer ce lycée pas comme les autres et partager sa chambre avec 4 autres fées dotées de capacités extraordinaires. Parmi elles, la belle Stella, fille de la Reine du coin, va lui mener la vie dure...



Forcément, on ne demande pas une série qui s'appelle Destin : La saga Winx d'être le nouveau Breaking Bad. Programme calibré pour les teens abonnés de la plateforme, Destin va certainement chercher à occuper la place laissée vacante par Sabrina, après la mise au chômage soudaine des sorcières dérivées de Riverdale. On y retrouve la même ambiance, vaguement dark, la même approche misant sur une relecture plus mature de l'oeuvre originale. D'ailleurs, le créateur Brian Young - ancien scénariste de Vampire Diaries - s'amuse à rajouter quelques "motherfuckers" ici et là et une petite dose de gore, pour marquer sa différence avec le cartoon du mercredi matin.

La série transpire surtout la resucée d'Harry Potter par tous les pores, au point de faire solennellement référence à l'oeuvre de JK Rowling dès la fin du premier quart d'heure, histoire d'évacuer la gène. Bien sûr, Destin a encore un long, long chemin à parcourir avant de pouvoir prétendre à la comparaison avec la magique saga cinématographique et littéraire. Là où l'écrivaine anglaise savait instiller un peu de poésie, une touche de mystère et une pincée d'émerveillement, la série Winx y va avec ses gros sabots d'emblée. Sans la moindre nuance, elle pose sur la table son sac plein de stéréotypes issus des romans YA. On nous étale gauchement les indispensables thématiques adolescentes du moment (grossophobie, harcèlement, identité sexuelle...), portées par des personnages en plastique, baignant dans un monde surnaturel assez basique.

Convenu, pour le moins. Du teen drama calibré comme jamais, mais qui a le mérite de ne jamais se prendre pour ce qu'il n'est pas. Destin : la saga Winx se regarde comme une fable féérique récréative, rythmée en six épisodes, et animée par ses romances acidulées et ses combats magiques. Elle parlera sans aucun doute au public visé.