Les touchantes confidences de Jennifer Lawrence sur Hunger Games et sa grossesse
Abaca

La star de Hunger Games parle aussi de sa nouvelle vie de maman, du droit à l'avortement et de son engagement politique.

Jennifer Lawrence se confie dans Vogue, à l'occasion de son retour à l'écran, dans Causeaway, un drame qui sera diffusé sur AppleTV+ en novembre. Suite au succès fou de Hunger Games, de 2012 à 2015, la comédienne a enchaîné les projets ambitieux, tournant à la fois dans des oeuvres indépendantes (Joy, de David O. Russell ou Mother !, de Darren Aronofsky) ou des blockbusters (la saga X-Men, Passengers...). Juste après le tournage de Don't Look Up, d'Adam McKay, qui a cartonné sur Netflix fin 2021, elle s'est octroyée une pause, et a eu un bébé. Un petit garçon né en avril dernier de son union avec Cooke Maroney, qu'ils ont prénommé Cy. Une décision qui a radicalement changé sa vie, comme elle l'explique en détails dans Vogue.

"C’est effrayant de parler de maternité, commence-t-elle. Tout simplement parce que cela est différent pour chacune. Si je dis que c’était merveilleux dès le départ, certains vont penser : 'cela ne l’était pas pour moi'." Elle profite de cet entretien pour se livrer sans langue de bois sur sa vie de femme, et ses drames, révélant qu'elle a fait deux fausses couches par le passé. Une première au début de sa vingtaine ("J'étais seule, à Montréal") et une seconde pendant qu'elle tournait justement Don't Look Up. Elle a dû ensuite être opérée pour retirer des restes de cette fausse couche coincés dans son ventre. Elle raconte alors sa colère en découvrant que la cour suprême américaine avait voté pour revenir sur la loi Roe v. Wade, défendant le droit à l'avortement aux Etats-Unis, alors qu'elle était elle-même enceinte, et que cette nouvelle grossesse a pu aller au terme précisément parce qu'elle était bien suivie par les médecins. Découvrir que des jeunes filles doivent maintenant traverser parfois plusieurs Etats du pays pour pouvoir demander un avortement sans être dans l'illégalité l'a profondément interpellée. "J'y ai pensé des millions de fois pendant que j'étais enceinte. Pensé à toutes ces choses qui arrivaient à mon corps. Et j'ai eu une bonne grossesse, qui s'est très bien passée. Mais chaque seconde de ma vie était différente. Alors ça me frappait parfois : 'Et si on m'avait forcée à être dans cet état (à garder un bébé) ?'"
E
lle précise avoir tourné le dos à certaines personnes de sa propre famille à cause de ce changement de loi, dont son propre père, ce qui a poussé tous ses proches à suivre ensemble une thérapie. "J'ai essayé si dur pendant ces cinq dernières années de pardonner à mon père, à ma famille et tenter de comprendre qu'on était tous différents. Et que les infos qu'ils reçoivent sont différentes. Leurs vies sont différentes. J'ai essayé de passer outre, mais je ne peux pas. Vraiment pas. Je suis désolée que ça sorte comme ça, mais je n'en peux plus des gens qui se prétendent en dehors de la politique. Vous vivez aux Etats-Unis, alors vous devez être politisé. C'est trop important. La politique tue des gens. Je ne veux pas non plus afficher ma famille mais je sais bien que d'autres personnes sont dans la même position avec la leur. Comment pouvez-vous élever une fille depuis sa naissance et penser qu'elle ne mérite pas l'égalité avec les hommes ? Comment c'est possible ?"

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La discussion bascule alors vers les écarts de salaires entre les femmes et les hommes, un problème de société qui sévit aussi dans le business du cinéma. Elle a par exemple gagné moins que ses collègues masculins pour American Bluff, et 5 millions de moins que Leonardo DiCaprio pour Don't Look Up. Alors qu'elle était déjà la star de Hunger Games ! Si elle reconnaît que les comédiens sont de façon générale souvent trop payés à Hollywood, elle ajoute que cela ne rend pas cet écart de salaires en fonction du sexe moins frustrant : "Ce qui compte, ce n'est pas tellement ce que je gagne, mais le fait que je ne touche pas pareil que ce gars-là parce que j'ai un vagin ?"

Autre sujet, auquel elle répond du tac au tac ? A la question "quelle est la chose la plus bizarre que vous ayez lue à votre sujet ?", elle rétorque : "Que j'ai bai*** avec Harvey Weinstein."

Au fil de ce long entretien, dont une partie a été filmée et est visible ici, en VO, elle évoque avec autant de passion ses belles expériences au cinéma : "Ce que j'ai trouvé de plus fun sur un plateau ? Jouer avec Josh (Hutcherson) et Liam (Hemsworth). Salut, les gars !" Tout en jouant au mini-golf pendant qu'elle répond aux questions du journaliste, elle ajoute avoir été touchée par "leur gentillesse et leur confiance". Un bel hommage à ses partenaires de Hunger Games, le trio étant effectivement souvent apparu soudé au fil des interviews entourant les sorties des quatre films. "On aime vraiment passer du temps ensemble, non ?", lâchait par exemple Hemsworth à ses deux partenaires lors d'un entretien avec JoBlo, pour la sortie de l'ultime opus. Face à leurs rires, il ajoutait : 'Non, c'est vrai. Quand on fait ce type de films, ils représentent un défi. Ils sont difficiles à créer. Et il y a la tournée promotionnelle. Mais quand on est entouré d'un bon groupe de gens, avec qui on s'amuse, on trouve toujours un moyen de rendre tout cela sympa. Comme vous pouvez le voir !" 

Une dernière anecdote pour la route ? Quand on lui demande par quel acteur elle a été la plus impressionnée au cours de sa carrière, elle n'hésite pas une seconde : "Christian Bale. Parce qu'en un instant, il était devenu une toute autre personne."

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