Enfin ! Après des années d'attente, on découvre enfin les premières images du nouveau film de Terrence Malick, Tree of Life. Somptueux Terrence Malick est un cinéaste légendaire. Auteur de deux films ultracultes dans les années 70 (La Ballade sauvage puis Les Moissons du ciel, chef-d’œuvre du cinéma rural américain), il faisait figure de nouvel Orson Welles paumé au sein de la génération dorée des wonder boys, les Scorsese, Coppola, Lucas, et autres Spielberg. Mais au tournant des années 80, plus rien. Aucun signe de vie pendant 20 ans. Le cinéaste avait disparu des radars. Jusqu'en 1998 date à laquelle il sortit La Ligne Rouge, extraordinaire poèmes panthéiste en forme de film de guerre, avant de revenir en 2005 avec le somptueux Nouveau Monde. Génie torturé, perfectionniste maniaque, Malick ne fait rien comme les autres. Poète du celluloid, il offre à chaque fois des oeuvres à la beauté irréelle, et s’est imposé comme l’un des très rares cinéastes contemplatifs américains. Hors genres, hors normes, hors catégories. Comme le prouve Tree of Life. Dans ce projet-somme et ultra secret, Malick semble avoir mixé toutes ses obsessions : la nature, la foi, l’humain... A travers l’histoire complexe d’un père (Brad Pitt) et de son fils (Sean Penn) dans les années 50, le cinéaste entendrait brosser l’histoire de l’humanité. De fait, on ne sait pas grand chose sur ce film (le fameux culte du secret), et les rumeurs vont vite : certains murmurent qu’il y aurait des dinosaures et des séquences préhistoriques, d’autres que Tree of Life pourrait être la résurrection de son projet Q, une épopée mystique... Annoncé un temps pour Cannes 2009, le film avait été finalement retiré de la liste (pas prêt). Et depuis, on attendait. Ce soir l’attente est finie. Malick est de retour et la bande-annonce de Tree of Life est terrassante. Cette bande-annonce résume assez bien le style de Malick. Tout est là. La beauté formelle fulgurante, le génie absolu de la direction d'acteur, ce mélange entre le zen (pour la sérénité contemplative), l’animisme (pour la vie qui bruisse dans tous les coins du cadre) et le new age (pour la quête d’un paradis perdu). La voix off, évidemment, qui devrait comme d'habitude additionner les interrogations métaphysiques. Brad Pitt est génial (Sean Penn un peu moins), Malick est toujours aussi doué pour placer une musique sur ses images et ces 2’11 sont sans doute ce qu’on a vu de plus beau cette année ! Sans rire.