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Le huitième long de Quentin Tarantino divise la critique. 

"Très long", "agaçant", "bavard", "déjà vu"… A Première, on considère Les Huit Salopards comme un grand classique du cinéma américain (lire notre critique ici). Pourtant le dernier et très attendu Tarantino est très loin de faire l’unanimité auprès de la critique, qui reproche au film ce qui fait la spécificité du cinéma de QT. Voilà pourquoi certains titres de la presse nationale (et internationale) déconseillent à leurs lecteurs de s'enfermer 2h47 (ou 3h07, si le film est projeté en 70 mm) avec Les Huit Salopards

Pourquoi il faut absolument voir Les Huit Salopards en 70mm

Déjà Vu 
ll faut croire que la recette Tarantino a fini par lasser Le Parisien, pour qui le film n’a "ni l'intensité dramatique d'un Reservoir Dogs, ni l'inventivité et la folie d'un Pulp Fiction", là où Télérama résume par "Plus Tarantino prend de plaisir, moins il en donne". "L’auteur ressasse des thèmes qu’il a maintenant usés jusqu’à la corde" écrit la critique du Monde, qui n’a pas mordu à l’hameçon des Huit Salopards "La provocation n’ouvre pas de portes nouvelles, elle ramène à de vieux schémas, qu’on aimerait voir conservés dans les bocaux de la galerie des monstres plutôt que ramenés à la lumière".

Trop long
En plus de regretter l’absence de second degrès dans le huitième long-métrage de QT, Le Figaro compare le réalisateur à un "geek qui tape sur le clavier de son ordinateur sans se relire" et qui "dévide ses dialogues comme des kilomètres de chair à saucisse". La raison d’un tel accablement ? Selon L’Express, "Tarantino se regarde à ce point dialoguer qu'il oublie de raconter une intrigue et des personnages, se contentant d'appliquer sa propre formule (…) Ça cause, ça philosophe, ça soliloque, ça pérore, ça jacasse. A n'en plus finir. Mais taisez-vous les gars, vous êtes fatigants". Et de conclure par : "Arrête de jouer à Shakespeare, Quentin, et redeviens le vilain petit canard du cinoche. Tu vas finir par y perdre des plumes."

Trop bavard
"Les discussions d'avant le carnage n'ont jamais été aussi répétitives, aussi mornes, aussi vides", poursuit Télérama. Un avis partagé par Le Parisien, qui parle d’un "ennui assez plombant" pour les deux premiers tiers du film. "Le scénario, façon enquête Cluedo, joue sur les rebondissements et la surprise mais, au final, on se fiche pas mal de qui est le tueur. On a juste envie que ça se termine." signe le quotidien. Aïe. 

Too much ego
De l’autre côté de l’Atlantique, la presse n’est pas plus tendre avec QT. "Que ce soit par amour de sa propre prose ou tout simplement parce que la longueur de ses deux derniers films ne lui a pas posé de problème, Tarantino ignore de plus en plus les vertus de la structure concise", estime The Hollywood Reporter. Vulture est plus tranchant : "le gore vient combler le vide du film". Le Detroit News considère de son côté que  "le réalisateur a gaspillé son talent sur des concepts dénués de sens".  Bang ! "Finalement, l’horreur des Huit Salopards paraît stupide et irréfléchie, flingue le New York Times. Comme si l’ambition intellectuelle de Tarantino lui avait échappée au même moment que ses capacités narratives".