Un crime dans la tête
Pixbow

Trois raisons de revoir Un crime dans la tête de Jonathan Demme diffusé dans le cadre d’1 dose de ciné ce soir à 20h50 sur France O.

Parce que c’est un des meilleurs rôles de Denzel Washington

Acteur majeur de ces trente dernières années, Denzel Washington a imposé sa stature et son sérieux. Inoubliable Malcolm X chez Spike Lee, il a remporté l’Oscar du meilleur acteur son rôle de policier véreux dans le thriller Training Day. Il est aussi à l’aise dans le film d’action (USS Alabama, Equalizer) que dans les drames (Philadelphia). Dans Un crime dans la tête, il interprète avec fièvre cet ancien officier de l’armée dont les souvenirs ont été brouillés. Il succède à Franck Sinatra qui interprétait ce rôle dans le film original de 1962 signé John Frankenheimer.

Pour son réalisateur, Jonathan Demme

On résume bien souvent la carrière de Jonathan Demme à son plus gros succès, Le Silence des agneaux (1991). Il a été récompensé par cinq oscars, dont meilleur film, réalisateur, acteur, actrice. Mais le thriller cannibale où Anthony Hopkins immortalise le terrible Hannibal Lecter n’est pas son seul coup de maître. On lui doit aussi Philadelphia, un biopic sur un avocat homosexuel séropositif qui se bat pour faire reconnaître ses droits. C’est un des premiers films hollywoodiens à aborder de front la question du sida ; le film vaudra l’Oscar du meilleur acteur à Tom Hanks. C’est aussi le réalisateur du sous-estimé Beloved, adaptation de Toni Morrisson sur la condition des esclaves affranchis. Enfin, il est l’auteur de nombreux documentaires dont un film musical sur les Talking Heads, Stop Making Sense. Il est décédé en 2017 à 73 ans. Paul Thomas Anderson lui a dédié Phantom Thread.

Pour son histoire prémonitoire

Inspiré du roman de Richard Condon, The Manchurian Candidate, paru en 1959, est un modèle de thriller politique dont l’actualité ne cesse de nous étonner. Les mœurs des politiques, l’accroissement de moyens sur les campagnes électorales ou le véritable lavage de cerveaux que subisse certaines personnes sont parfaitement décrits. Adapté une première fois par John Frankenheimer en 1962, le film préfigure le cinéma paranoïaque des années 1970 et réussit un suspense redoutable. Frankenheimer n’imaginait pas que le film qui planifiait l’assassinat d’un Président serait une réalité quelques mois plus tard avec la mort de John F. Kennedy. C’est sans doute pour cela que Franck Sinatra (coproducteur du film) puis sa fille Tina, s’opposèrent à sa ressortie. Jonathan Demme déplace l’histoire dans l’Amérique des années 2000 toujours en train de panser les plaies de la guerre du Golfe où la couverture  24/24 du conflit à la télévision, a remis au goût du jour une forme de propagande qui a accru le sentiment d’angoisse de la population.

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