Dans ce film d’épouvante postcolonial, deuxième long métrage de Lorcan Finnegan, une créatrice de mode égoïste jouée par Eva Green se retrouve sous la coupe d’une étrange domestique philippine venue pour se venger. Mais de quoi ?
Présenté en compétition lors du dernier Festival de Gerardmer, The Nocebo Effect est sorti en VOD, DVD et Blu-Ray ce mercredi 8 mars. Vous pouvez notamment le louer ou l'acheter sur Première Max.
Regardez The Nocebo Effect en VOD sur Première MaxQuelque chose ne va pas avec Christine (Eva Green). Cette styliste de mode ne parvient pas à se rappeler du coup de fil qu’elle a eu pendant un défilé (il était question de cadavres qu’on enlevait d’un immeuble). Tout ce qu’elle sait, c’est que depuis, elle vit un cauchemar. Les moments d’angoisse et de fatigue extrême s’enchaînent, les vertiges et les sensations de douleurs s’accumulent, les crises de tétanie aussi... Jusqu’à ce que Diana, une jeune Philippine, débarque chez elle à l’improviste et s’impose comme nurse.
Mais très vite, Diana va faire plus que cela. « Je peux vous aider » lui dit-elle avec son sourire désarmant et mystérieux. « Quelque chose est caché au plus profond de vous. Quelque chose dont vous essayez de vous cacher. » Et Diana peut dévoiler la vérité.
Sans véritable histoire, Vivarium racontait l’enfer du suburb et du matérialisme contemporain par la puissance de son atmosphère. Pour son deuxième film, Finnegan a choisi de raconter une véritable histoire (lointainement inspirée d’un fait divers) : celle d’une femme qui sombre progressivement dans la folie et tente de s’en sortir (?) grâce à cette étrange étrangère aux pouvoirs mystérieux.
La fable est d’abord politique, puisque derrière The Nocebo Effect se cache une critique du capitalisme et du néo-colonialisme très pertinente. Il y a surtout les visions chamanistes de Diana qui progressivement envahissent le quotidien de cette famille british. C’est un oiseau qui se tait brutalement, un ciel qui se voile, des rituels de plus en plus inquiétants. Comme dans un film de Peter Weir, les forces telluriques de la nature viennent fracasser l’ordre de la civilisation occidentale. Comme un refoulé qui emporte tout sur son passage.
On regrettera que le scénario soit un peu trop balisé et que l’issue du film soit visible quasiment dès l’arrivée de Diana. Mais les visions (des effets spéciaux en dur, loin de toute froideur numérique), les deux actrices (dont Chai Fonacier superstar philippine déroutante) et le mélange de commentaire social et suspense surnaturel sont suffisamment intrigants pour mériter un visionnage.
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