Pour profiter des séances de cinéma à 4 euros, suivez le guide !
Alors que la fréquentation dans les salles de cinéma a largement baissé suite à l'épidémie de Covid, la FNCF (Fédération nationale des cinémas français) compte sur La Fête du Cinéma 2022 et ses tickets à tarif réduit (4 euros la séance, hors 3D ou autre tarification spéciale) pour remplir les salles obscures, en ce début d'été. Cette année, elle se déroulera de ce dimanche, le 3 juillet, jusqu'au mercredi 6 juillet, date à laquelle sortiront des nouveautés, Les Minions 2 en tête (aucun doute que cette suite animée saura profiter de l'événement).
Première vous propose une sélection de 10 films actuellement en salles à voir durant toute la durée de la Fête du Cinéma (Il était une fois Gru n'en fait donc pas partie comme il ne sort que mercredi, mais notre critique du film est tout de même à lire ici). Dix oeuvres éclectiques, destinées aux amateurs d'action, de drame, de thriller, de comédie ou d'horreur.
DECISION TO LEAVE ★★★★☆
De Park Chan- Wook
L’après Mademoiselle sera hitchcockien ou ne sera pas. Park Chan-wook repense la spirale du film d’enquête comme une plongée en apnée dans une obsession dévorante, une co-dépendance amoureuse où flic et suspecte s’enchainent et s’entraînent par le fond.
Notre avis : Depuis Mademoiselle et sa série la Petite fille au tambour, Park Chan-wook s’est réinventé en cinéaste sentimental. Ses personnages ne sont plus des justiciers vengeurs ou des monstres de bandes-dessinées mais des petites choses fragiles, incapables de se dire je t’aime. L’obsession du flic en surveillance est un élément de base de la grammaire du cinéma voyeuriste. Mais Park esquive ce terrain théorico-érotique pour revenir à l’essence même de ce thème : la distance qui nous sépare de l’objet aimé. Les deux héros s’aiment sans pouvoir s’aimer ni se le dire, se parlent sans pouvoir se comprendre, le cinéaste organisant un festival d’inversions de points de vue et de malentendus, d’erreurs de traduction et d’identification impossible. (Lire la critique en intégralité ici)
LA MAMAN ET LA PUTAIN ★★★★☆
De Jean Eustache
Objet culte depuis sa sortie scandaleuse en 1973, le film fleuve de Jean Eustache vient de subir un lifting en 4K.
Voici donc La Maman et la Putain totalement tiré d’affaire et, avec lui, le génie d’Eustache. C’est au Festival de Cannes, à l’endroit même où le film a déchaîné les passions il y a quarante-neuf ans, qu’il a réapparu en grande pompe dans le cadre de Cannes Classics, avant une sortie en salles le 8 juin, et dans la foulée – Graal cinéphile – une édition vidéo digne de ce nom. La Maman et la Putain, même panthéonisé, restera cet enfant terrible qui refuse de vieillir et de rentrer dans le rang. (Lire la critique en intégralité ici - accompagnée d'anecdotes de Françoise Lebrun, Gaspar Noé, Cédric Anger…)
MEN ★★★★☆
De Alex Garland
Après la SF, le réalisateur d'Ex_Machina et Annihilation investit l’horreur et signe un conte féministe aux thèmes très contemporains mais nourri de légendes folk éternelles.
Men est une fable sur la guérison et le retour à la vie, un écho aux préoccupations féministes de l’époque, un commentaire sur la masculinité toxique – question très contemporaine que l’auteur fond dans une atmosphère d’angoisse immémoriale, convoquant pour se faire des mythes locaux et les codes de la folk-horror. C’est un genre beaucoup visité ces jours-ci (Midsommar, The Witch…) mais Garland parvient à en donner une vision très personnelle, constamment surprenante, parfois très brutale, aussi brillante dans le registre de l’envoûtement que dans celui de la pure terreur. (Lire la critique en intégralité ici)
CAHIERS NOIRS : VIVIANE ET RONIT ★★★★☆
De Shlomi Elkabetz
Shlomi Elkabetz rend le plus flamboyant des hommages à sa sœur Ronit, dans un documentaire en deux parties, mêlant avec superbe images de films et archives personnelles.
C’est un geste d’amour fraternel sublime. Une invitation à revisiter, dans un geste de cinéma d’une grande puissance, les liens si forts qui unissait Shlomi Elkabetz à sa grande sœur, Ronit, immense actrice, disparue brutalement à 51 ans, en 2016. Des liens où l’intime se confondait en permanence avec la création artistique avec comme apothéose la trilogie qu’ils ont mise en scène ensemble, inspirée par la vie de leurs parents : Prendre femme/ Les Sept jours/ Le Procès de Viviane Amsalem. (...) Shlomi Elkabetz fait montre d’un sens impressionnant du montage mais surtout d’une sensibilité d’autant plus renversante que jamais il ne verse dans l’impudeur, y compris quand on voit sa sœur peu à peu dévorée par la maladie. Un documentaire déchirant. (Lire la critique en intégralité ici)
ELVIS ★★★☆☆
De Baz Luhrmann
Autant que la vie d’Elvis Presley, Baz Luhrmann raconte les contradictions culturelles de l’Amérique dans un musical survolté.
Il y a au cœur d’Elvis une idée dramaturgique passionnante. Celle d’avoir confié le récit, en voix off rétrospective, au grand méchant de l’histoire : le Colonel Tom Parker, narrateur non fiable de la geste elvisienne. Toute l’histoire d’Elvis, toutes ces images d’Epinal, sont revues à l’aune de la tension entre le chanteur et son manager : l’explosion rock du mitan des fifties, les provocations sexuelles, l’affolement des ligues de vertu, la parenthèse cinéma risible des sixties, l’extraordinaire comeback télévisé de 68, les seventies végassiennes et bouffies. (Lire la critique en intégralité ici)
TOP GUN : MAVERICK ★★★☆☆
De Joseph Kosinski
Trente- six ans après, une suite en forme de tour de manège euphorisant. Mais qui pointe aussi, à force de clins d’œil au passé, les limites de la mythologie Top Gun.
Tony Scott, réalisateur du premier Top Gun en 1986, résumait : « Les scènes entre les personnages ne sont que des pauses entre les scènes d’avions ». En gardant cette idée en tête, on ne peut pas trop en vouloir à Top Gun : Maverick d’être plus à l’aise dans les airs que sur le plancher des vaches. A terre, le film est en effet plombé par une espèce de nostalgie surjouée, mécanique. Cette révérence excessive envers le passé, en ne provoquant que très peu d’émotion, souligne l’étroitesse d’un univers quand même assez rudimentaire. Le film décolle en revanche totalement quand il se laisse aller aux joies de la vitesse, de l’euphorie cinétique, de la sensation pure. (Lire la critique en intégralité ici)
BUZZ L’ECLAIR ★★★☆☆
De Angus MacLane
Pixar propose un spin-off de Toy Story, consacré au Ranger de l'espace qui a inspiré le jouet Buzz l'Eclair. "En 1995, Andy a reçu un jouet de son film préféré. Voici ce film".
Le résultat se révèle divertissant. Surtout la première moitié, la plus captivante, où le ranger de l’espace se retrouve coincé sur une planète hostile façon Alien après avoir loupé sa manoeuvre aux manettes de son vaisseau spatial et n’a dès lors plus qu’une mission, ramener tout le monde à la maison. Et on pourrait même le qualifier de réussite s’il ne fallait pas le juger, inévitablement, à l’aune du label Pixar, aussi émoussé soit-il. Buzz l’éclair n’est ni un film-concept épatant, comme le studio nous en a livrés à la pelle (Toy Story donc, mais aussi Le Monde de Nemo, Les Indestructibles, Wall-E, Là-haut…), ni une oeuvre personnelle, comme les récents Luca et Alerte Rouge. Des longs-métrages non dénués de défauts mais qui avaient moins le mérite de sortir des sentiers battus. (Lire la critique en intégralité ici)
BLACK PHONE ★★★☆☆
De Scott Derrickson
Dix ans après Sinister, Scott Derrickson revient chez Jason Blum et signe son meilleur film.
Adapté d’une nouvelle du wonderboy de la trouille Joe Hill, Black Phone raconte les exactions d’un kidnappeur d’enfants, le « Grabber », dans le Colorado de la fin des années 70. (...) On sort impressionné par la rigueur du film. Pas un chef-d’œuvre, non, mais un vrai beau petit teen-movie d’horreur, dans la lignée du Ça d’Andy Muschietti, et carburant à un classicisme pas si courant que ça au sein des productions Jason Blum. Très supérieur en tout cas à Sinister, le précédent Scott Derrickson sous pavillon Blumhouse, sorti il y a pile dix ans. Son meilleur film sans hésitation. (Lire la critique en intégralité ici)
IRREDUCTIBLE ★★★☆☆
De Jérôme Commandeur
Avec un sacré tempo comique, Jérôme Commandeur navigue habilement entre le premier et le second degré dans cette farce sur le fonctionnariat, primée à l’Alpe d’Huez.
Vincent Peltier (Jérôme Commandeur) est un très planqué fonctionnaire du service des Eaux et Forêts de Limoges. Un type qui profite plus que de raison des avantages de son travail « garanti à vie » et refuse strictement de quitter son poste. (...) Pour son premier film sn solo, Commandeur remake le succès italien Quo Vado? et trouve dans cette farce sur le fonctionnariat un terrain de jeu où déployer toutes ses obsessions comiques. Il y manie un humour aux frontières de l'absurde sans jamais perdre de vue l’humanité de ses personnages. Une sorte de fusion improbable entre le cinéma de Francis Veber et celui d’Alain Chabat. (Lire la critique en intégralité ici)
COUPEZ ! ★★★☆☆
De Michel Hazanavicius
Michel Hazanavicius remake un film de fin d’études nippon au concept fort et signe une comédie délirante où son côté sale gosse fait merveille
On ne va pas mentir. L’entame de Coupez ! fait peur… et pas pour les bonnes raisons. Dans le film de zombies qui se déroule sous nos yeux, le jeu des comédiens plus qu’hasardeux hérisse les oreilles et laisse craindre le pire. Avant de comprendre qu’il ne s’agit que du premier tour joué par Hazanavicius avec ce remake de Ne coupez pas ! (film nippon culte sorti en catimini en France en 2019) qui repose sur un concept aussi simple qu’implacable. Une valse à trois temps : d’abord ce film de zombies où l’à-peu-près règne en maître donc puis les coulisses de sa production et enfin le making-of du tournage, où l’on revit la première partie sous des angles différents. Le résultat se révèle irrésistible de drôlerie. (Lire la critique en intégralité ici)
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