Difficile de trouver la constante, les critères qui guideraient le choix du film d’ouverture du Festival de Cannes. De Amarcord (1974) à Moulin Rouge (2001), de Witness (1985) à Ridicule (1996), de La Mauvaise éducation (2004) à Grace de Monaco (2014), cherchez le fil conducteur.Equation à inconnues multiplesPourtant, on a quand même en tête quelques principes.Le film choisi pour lancer les festivités cannoises est généralement plus grand public que ce qu’on peut trouver en compétition : Fort Saganne, Le Grand Bleu, Fanfan la tulipe furent des ouvertures fédératrices, populaires (au bon comme au mauvais sens du terme), une manière de dire que Cannes est aussi un événement grand public et joyeux. Bon… en même temps, en 2005, c’était Lemming (film d’ouverture mais inclus dans la compèt cela dit), thriller glacial et anxiogène de l’étrange Dominik Moll.On pense aussi que la projection doit faire l’événement et que l’œuvre sélectionnée a généré de l’attente : Hair (1979), Le Cinquième élément (1997) ou Da Vinci Code (2006) appartiennent à cette catégorie. Mais qui attendait vraiment Un homme amoureux de Diane Kurys en 1987, ou Blindness de Fernando Mereilles en 2008 ?Enfin, on estime facilement qu’un bon film d’ouverture doit être spectaculaire et en mettre la plein la vue : Moulin Rouge, Là-Haut (2009), Robin des Bois (2010) ont répondu à ce critère. Et là on se souvient de Ma saison préférée (Téchiné) en 1993 ou de Ridicule en 1996.Aucune constante donc, ce qui est peut-être un argument en faveur de Mad Max Fury Road, qui tient le haut de la rumeur depuis la fin du festival 2014 et l'annonce de sa date de sortie, le jour de l'ouverture de l'édition 2015.Fury Road : la solutionParce que le film de George Miller est tout à la fois. Un film grand public, fabriqué et vendu comme un blockbuster qui devrait faire péter le box office. Un événement - l’événement de l’année même - qui génère une attente folle partout dans le monde : ça fait 35 ans que la saga Mad Max fait l’objet d’un culte, c’est une œuvre séminale qui a créé un genre, le film post-apocalyptique ; et ça fait 30 ans qu’on attend la suite. Plus près de nous, ça fait maintenant 8 mois que les génies marketing de Warner ont explosé les compteurs en balançant une bande annonce qui restera dans les annales et constitue un chef d’œuvre en soi : le premier trailer de Fury Road était absolument hallucinant et suffisait à nous convaincre que notre attente n’était pas seulement guidée par la nostalgie. D’une envie un peu floue de voir renaître un mythe, on entrait dans le dur et le nouveau Mad Max devenait enfin un objet réel de désir. >>> Les images les plus folles du trailer de Mad Max Fury Road Cette bande annonce remplit du même coup le troisième critère, celui du spectaculaire : 2 minutes 30 d’action pure, dont on commence à comprendre qu’elles ne sont pas seulement un best of, mais que le film entier n’est que ça et tient le rythme pendant 2 heures. Et là déboule le quatrième argument, ultime, qui rappelle qu’on ne parle pas de Fast & Furious : Mad Max Fury Road est une rareté, le reboot d’une saga culte par le créateur même de la saga, George Miller. L’œuvre d’un cinéaste de génie dont les visions ont inspiré une foule d’héritiers et imprimé la conscience collective. Un artiste qui fut jury en 88 et qui est hanté par des thèmes qu’on croiraient cannois (l’individu face à la communauté, la sauvagerie, les modèles de civilisation…). Et pour ceux qui craignaient des compromis artistiques ou une modération de la violence furieuse de l’univers à des fins commerciales, la MPAA vient de nous rassurer en le classant R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés). Un classement qui n’a jamais empêché une ouverture cannoise : Basic Instinct ouvrait l’édition de 1992.« Avec Fury Road, le monde entier va enfin réaliser que George Miller fait partie des plus grands » nous déclarait son co-scénariste, Brendan McCarthy.La Croisette sera-t-elle le théâtre de cette révélation ? Réponse dans un petit mois.Vanina Arrighi de CasanovaMad Max est en couverture du dernier numéro de Première, toujours dans les kiosques.>>> 7 incroyablement bonnes raisons d'attendre Mad Max Fury Road>> Tom Hardy : "Peu importe le génie des films de super-héros, Fury Road n'a aucun rival">>>> Tom Hardy : "Peu importe le génie des films de super-héros, Fury Road n'a aucun rival
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