« Je n’ai jamais été réalisateur pour l’argent, ce qui est le gros problème d’Hollywood. », affirme-t-il.
À l’origine, Mission : Impossible ne devait pas être une franchise. C’est du moins ce qu’aurait souhaité Brian de Palma, qui a réalisé le premier film en 1996. Alors qu’aux dernières nouvelles la production du septième volet de la saga aurait repris au Royaume-Uni pour des tests, le réalisateur de Scarface - venu présenter son roman Are Snakes Necessary? - s’est exprimé dans les colonnes d’Associated Press au sujet du film qui a rapporté 457 millions de dollars au box-office mondial, tout en expliquant pourquoi il a refusé de réaliser la suite des aventures de Ethan Hunt. "Les histoires sont de plus en plus longues simplement pour des raisons économiques, déplore-t-il. Après avoir réalisé Mission : Impossible, Tom (Cruise) m’a demandé de travailler sur une suite. Je lui ai dit ‘Tu plaisantes ? Un film suffit. Qui voudrait voir une suite ?’ Bien sûr, la raison derrière cette idée de suite c’est de faire de l’argent. Je n’ai jamais été réalisateur pour l’argent, ce qui est le gros problème d’Hollywood. C’est la corruption d’Hollywood."
Le tournage de Mission : Impossible 7 a-t-il repris ?Tom Cruise et la Paramount avaient vu juste. La franchise Mission : Impossible s’est révélée très lucrative. Fallout, le dernier opus sorti en salles en 2018, a même rapporté la très jolie somme de 791 millions de dollars à travers le monde, soit le plus gros succès commercial de la saga au box-office. Si Brian de Palma regrette qu’Hollywood soit réduit à une machine à fric, le réalisateur repense néanmoins au premier film avec nostalgie : "J’avais la cinquantaine, je réalisais L’Impasse et puis Mission : Impossible. Que demander de plus ?" Et d’ajouter : "Tu as tous les outils et le pouvoir à ta disposition. Quand le système d’Hollywood va dans ton sens, tu peux faire des trucs remarquables. Mais quand tes films rencontrent moins de succès, ça devient difficile de garder le pouvoir et tu dois commencer à faire des compromis. Je ne sais pas si tu te rends compte que tu en fais. Si tu as la chance d’avoir deux bonnes décennies dans l’industrie, alors c’est très bien."
Mission : Impossible marque l’un des derniers grand succès du cinéaste, qui a surtout brillé dans les années 1970 et 1980 avec Carrie au bal du diable, Scarface ou encore Les Incorruptibles. Si l’industrie boude le metteur en scène aujourd’hui, ce dernier n’hésite pas à dire le fond de sa pensée sur les grosses productions hollywoodiennes qui pullulent sur le marché : "Ce qui me rend fou, c’est ce à quoi ils ressemblent (les films), affirme-t-il. (…) Ils se ressemblent tous. Je crois en la beauté au cinéma. Susan (sa femme) et moi regardions Autant en emporte le vent l’autre jour et nous étions abasourdis par la beauté du film. Les décors, la façon dont Vivien Leigh est éclairée, c’est juste extraordinaire. Si vous ne regardez que les films qui passent en streaming, c’est de la bouillasse. La narration visuelle est passée par la fenêtre."
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