Le film raconte le coming-out d’un adolescent.
Dans un long post publié sur Instagram, le réalisateur Xavier Dolan a dit tout le bien qu’il pensait du film Love, Simon (sortie en France le 27 juin). Ce n’est pas tant la qualité du film en elle-même qui a touché le réalisateur, mais le message qu’il représente pour les jeunes homosexuels partout dans le monde.
Une publication partagée par xavierdolan (@xavierdolan) le 18 Mars 2018 à 6 :40 PDT
En voici la traduction.
"Après avoir vu Love, Simon, je me suis senti comme si je faisais mon coming out auprès de ma mère Jennifer Garner, et que je marchais dans le couloir de mon lycée avec un regard perdu, et pourtant sensuel. Félicitations à mon ami Nick Robinson, si généreux et authentique que j’ai rempli un véritable formulaire d’adoption. J’ai rangé mon passeport une ou deux fois dans le congélateur Nick, mais je peux être un bon parent pour toi.
Plus sérieusement, ne parlons pas du film en lui-même, mais concentrons-nous sur son existence, et le fait qu’un studio important ait sorti un film sur le coming out d’un adolescent.
Une porte s’est ouverte, elle s’était déjà ouverte, mais cette fois, je peux voir la lumière. J’ai vu tellement de films LGBTQ quand j’étais enfant, cherchant désespérément des réponses, enfermé dans ma chambre, téléchargeant des films faute de magasin vidéo décent. La plupart étaient brillants et vivifiants pour le jeune artiste que je rêvais d’être, mais laissait peu d’espoir au jeune homme que j’étais. Suicides, ruptures, harcèlement, dénigrement des gay… Avec tout son sérieux, sa normalité, Love, Simon montre les difficultés de faire son coming-out, mais avec une conclusion inspirante pour les adolescents qui verront Love, Simon parce qu’ils ne se sentent pas "normaux".
Peut-être que cela leur apprendra que, même s’ils n’ont pas la même vie privilégiée que Simon, ils peuvent avancer. Et peut-être que cela nous apprendra, en tant qu’industrie, qu’il est temps d’arrêter de reléguer les personnages LGBTQ aux rôles négligeables, généralement des personnages secondaires comiques, mais plutôt leur offrir des histoires créées pour eux, et autour de l’opposé de ce qui se référe habituellement aux "gens normaux".
La normalité est une notion changeante. Si un film comme celui-là avait existé quand j’avais 15 ans, je n’aurais peut-être pas menti à mon père au sujet d’un poster d’Ashton Kutcher, que j’avais prétendu donner à ma cousine Stefanie devant lui, alors qu’il était à moi. Si je l’avais vu, les choses auraient été différentes.
Je suis heureux de la façon dont les choses ont évolué, et malgré la solitude que tu ressens quand tu es un adolescent qui fait son coming-out, je me suis senti soutenu. J’ai été chanceux. Mais la plupart des jeunes ne le sont pas. Love Simon est un grand pas pour eux, et pour nous. Merci à tous les artistes et personnes impliquées."
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