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Le Hobbit : La Désolation de Smaug continue de trôner fièrement, tel le dragon du titre, sur son tas d'or au sommet du box-office américain. Pour son deuxième week-end, le deuxième volet de la deuxième trilogie de Peter Jackson récolte 31,4 millions de dollars, pour un total américain de 127,5 millions de dollars, et 276,3 millions dans le reste de la Terre du Milieu… pardon, dans le reste de la planète. Soit un total mondial de 403,8 millions de pièces d'or. Le truc, c'est que rien n'y fait, Le Hobbit 2 marche moins bien qu'Un voyage inattendu -et ce depuis son démarrage. Sorti l'an dernier, le premier chapitre de la nouvelle saga de fantasy d'après Tolkien avait déjà récolté 150 millions de dollars aux USA en deuxième semaine, soit 22,5 millions de mieux que Smaug sur la même période. Et Un voyage inattendu était en plus projeté dans 172 salles supplémentaires. Face à de tels résultats (qui restent tout de même excellents, hein), on ne peut s'empêcher de se demander si La Désolation de Smaug atteindra le milliard de dollars en fin de carrière, soit la somme rapportée par Un voyage inattendu (et Sauron sait que les studios exigent d'une suite d'un film à succès qu'il dépasse les recettes du premier). Et reste à savoir pourquoi le film marche moins bien alors que les critiques et le public l'estiment supérieur au premier film : une certaine lassitude face à l'univers de Tolkien au cinéma, peut-être ?Pendant que Bilbo Baggins et les Nains affrontent des Orques et un dragon, d'autres légendes se dressent, surgies du passé : Ron Burgundy et ses potes. Ce mercredi voyait en effet la sortie de Légendes vivantes (Anchorman 2 : The Legend Continues en VO), soit la suite très attendue de Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy sorti en 2004. Le film reprend la même recette que le premier : Will Ferrell (également co-scénariste) joue Ron Burgundy, présentateur télé macho et con entouré d'une équipe de débiles mentaux (Steve Carell, Paul Rudd) vivant des aventures trash dans l'Amérique des 70's. Et le film démarre fort : 21,3 millions de dollars mercredi et jeudi, et 27,6 millions de dollars de vendredi à samedi (à peine moins que le premier film : 28,4 millions en trois jours, mais c'était il y a huit ans), soit un total de 40 millions de dollars. Soit presque le budget estimé du film (50 millions), bien que cette somme soit contestée par certains analystes qui pensent que sur cinq jours le film n'a rapporté que entre 39,2 et 39,6 millions. La Paramount annonce en tous cas que le film a fait 40 millions, un beau score tout rond qui s'ajoute à la belle année du studio : World War Z, Star Trek Into Darkness, Jackass présente Bad Grandpa ont été des hits. Anchorman 2, qui a connu une genèse difficile (en 2010, McKay et Ferrell annonçait que le projet était mort au profit d'une suite de Frangins malgré eux) démarre mieux que C'est la fin, le précédent gros succès de 2013 dans le registre de la comédie classée R (interdite aux mineurs non accompagnés), qui ouvrait à 20,7 millions. Pour La Reine des neiges, le dégel n'est pas pour tout de suite. Le Disney de Noël récolte 19,16 millions pour son cinquième week-end, portant son total américain à 191,5 millions (la barre des 200 n'est plus très loin), et ses recettes dans le reste du monde à 152,6 millions. Total mondial : 344,1 millions. Ainsi La Reine des neiges est un plus gros succès sur le sol US que dans le reste de la planète, ce qui est suffisamment rare pour un film aussi mainstream pour ne pas le souligner.Après son gros démarrage en limited release la semaine dernière, American Bluff commence à dévoiler son jeu. Le nouveau film de David O. Russell est désormais distribué dans 2507 salles, soit 2501 de plus que la semaine dernière. Et le voilà qui récolte 19,1 millions, presque autant que La Reine des neiges. Avec son casting brillant, American Bluff n'a rien d'un coup d'épée dans l'eau : son distributeur Harvey Weinstein fait tout pour rééditer les hold-up des précédents films de Russell, à la fois au box-office et dans la course aux trophées (le film est déjà nommé sept fois aux Golden Globes 2014, soit autant que 12 Years A Slave, et promet aussi de marquer les Oscars), comme Fighter (déjà avec Christian Bale) et Happiness Therapy (déjà avec Bradley Cooper et Jennifer Lawrence). Nanti d'excellentes critiques, American Bluff -qui raconte un coup monté par la CIA dans le New Jersey du début des années 80- commence seulement à faire les poches de l'Amérique.Dans l'ombre de Mary clôt le top 5 en raflant 9,3 millions pour son premier week-end en sortie étendue : le film était sorti dans 15 salles le 13 décembre dernier, et le voici dans 2110 salles depuis le 20 décembre. Ce démarrage n'est vraiment pas terrible pour un film produit et distribué par Disney, mais l'intérêt du projet est ailleurs. Dans l'ombre de Mary raconte la création du film Mary Poppins (on fête les 50 ans de la version cinéma en 2014) en 1960, dernier film produit par Walt Disney avant sa mort. C'est la première fois qu'on voit Disney joué par un acteur à l'écran (Tom Hanks), se chamaillant avec la romancière P.L. Travers (Emma Thompson) autour de Mary Poppins. Avec ce sujet prestigieux, quel que soit le résultat final du film au box-office (Dans l'ombre de Mary n'a coûté que 35 millions hors promo à Disney), tout le monde s'accorde à dire qu'Emma Thompson sera nommée à l'Oscar de la Meilleure actrice pour son rôle.Pour finir, il n'est plus dans le top 5 mais il convient de signaler que Hunger Games : L'Embrasement (sixième au classement du week-end) a désormais récolté 371,7 millions de dollars sur le territoire américain, et est ainsi le deuxième plus gros succès local, juste derrière Iron Man 3 et ses 409 millions de dollars.Box-office américain du 20 au 22 décembre 2013 :1) Le Hobbit : La Désolation de Smaug  Bande-annonce2) Légendes vivantes  Bande-annonce3) La Reine des neiges  Bande-annonce4) American Bluff  Bande-annonce5) Dans l'ombre de Mary  Bande-annonce