"Il y avait bien ce facteur 'creepy' à l'époque, n'est-ce pas ? J'avais très conscience d'avoir 17 ans (et Andrew Lincoln, 29, ndlr). C'est comme si tout le monde n'avait réalisé mon âge qu'il y a quelques années, pas sur le moment."
Pendant que Keira Knightley sort sa série d'action sur Netflix, Black Doves, le scénariste et réalisateur de Love Actually, Richard Curtis, partage lui aussi sur la plateforme son nouveau projet, le film d'animation Ce Noël-là. Si bien que les deux se retrouvent interviewés sur le même film dans différents entretiens.
Si le réalisateur a récemment expliqué qu'il ne devrait pas donner de suite à Coup de foudre à Notting Hill, contrairement à cette rom-com qui a eu le droit à des retrouvailles pour la bonne cause, la comédienne revient sur une scène qui a fait couler beaucoup d'encre depuis sa sortie en 2003 : celle des cartons de déclaration d'amour de Mark (Andrew Lincoln) envers Juliet, le personnage de Keira, qui est mariée au meilleur ami de celui-ci, Peter, joué par Chiwetel Ejiofor.
Love Actually, 20 ans après : pour ou contre ?La séquence se veut romantique, mais elle peut aussi être perçue comme une forme de harcèlement, qui plus est de la part d'un homme quasi trentenaire envers une jeune femme mineure, Knightley n'ayant que 17 ans au moment du tournage.
"Mon souvenir de cette scène ?, répond la comédienne au Los Angeles Times. Je me souviens de Richard [Curtis] me demandant de refaire la scène, en me disant : 'Non, ça ne va pas tu le regardes comme s'il était effrayant.'"
"Mais il est plutôt flippant", lui aurait répondu la comédienne, à qui le réalisateur a demandé de refaire la prise.
"Il voulait une autre réaction sur mon visage, détaille-t-elle. Pour que lui ait l'air moins dérangeant. Alors qu'il y avait bien ce facteur 'creepy' à l'époque, n'est-ce pas ? J'avais très conscience d'avoir 17 ans (et Lincoln, 29, ndlr). C'est comme si tout le monde n'avait réalisé mon âge qu'il y a quelques années, pas sur le moment."
Andrew Lincoln et Richard Curtis ont eux aussi été interrogé sur l'évolution de la perception du public par rapport à cette séquence en particulier au fil des années, et eux aussi reconnaissent qu'on peut y voir "une forme de harcèlement", et qu'elle a mal vieilli. Le réalisateur a également fait son mea culpa pour le manque de diversité de son film et ses blagues grossophobes.
"Il débarque devant la maison de son meilleur ami pour passer un message à la femme de celui-ci, réagissait Curtis l'an dernier. Et quel message : 'Je t'aime' ! Je trouve que c'est un peu bizarre. Je me souviens avoir été pris par surprise il y a sept ans, quand lors d'une interview, quelqu'un m'a dit être 'intéressé par la scène du harceleur.' Je lui ai répondu : 'De quelle scène vous parlez ?' Et là, j'ai compris, ça m'a véritablement éduqué. Tout ce que je peux dire après coup, c'est qu'il y a eu de nombreuses personnes intelligentes qui ont travaillé sur ce film et qu'à ce moment-là, on ne la percevait pas comme une scène de harcèlement. Mais si c'est intéressant ou amusant de la voir différemment de nos jours, tant mieux. Que Dieu bénisse notre monde plus progressif."
Pour l'acteur, "c'est bien un harceleur", comme il l'expliquait en 2016. "D'ailleurs, c'est une question que j'ai posée à Richard Curtis : 'Ne penses-tu pas que nous sommes à la limite du territoire des harceleurs ?'. Et il m'a répondu : 'Non, non. Pas avec toi, chéri. Tu seras super.'"
En cette période de Noël, Love Actually est à revoir sur Première Max. Voici sa bande-annonce :
L'improbable scène coupée de Love Actually, pleine de faux raccords
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