Le numéro d'octobre arrive dans les kiosques.
Black Adam est en couverture du nouveau Première. Au sein du dossier spécial consacré au blockbuster porté par Dwayne Johnson, nous revenons bien sûr sur la fabrication de ce "super-film" post-Justice League, mais aussi sur la situation de la Warner Bros, dont le nouveau patron David Zaslav a pris plusieurs décisions controversées cet été (notamment celle d'annuler Batgirl, et de reporter la plupart de ses sorties au cinéma en 2023). Première vous propose aussi de belles rencontres : avec Ruben Östlund, le réalisateur de Sans filtre, le grand gagnant de la dernière Palme d'or, avec Louis Garrel, qui signe L'Innocent, porté par Anouk Grinberg, Noémie Merlant et lui-même, ainsi qu'avec Michael Mann, le réalisateur de Heat revenant avec une double actualité : la suite de son thriller culte en roman et Tokyo Vice sur Canal +.
La rédaction s'est également penchée sur Novembre, le nouveau film de Cédric Jimenez (La French, Bac Nord), qui retrace le quotidien de la brigade anti-terroriste de Paris juste après les attentats de 2015, ainsi que sur la nouvelle adaptation animée du Petit Nicolas, dans laquelle Alain Chabat et Laurent Lafitte doublent les artistes Jean-Jacques Sempé et René Goscinny. Un portrait de Jerzy Skolimowski, dont le dernier film EO, suivant un âne malheureux au contact des hommes, a marqué le dernier festival de Cannes, et un retour sur la fabrication du film d'horreur culte Poltergeist, complètent ce sommaire bien chargé.
Côté critiques, en plus des films et séries cités ci-dessus, les oeuvres événement du mois d'octobre s'intitulent Poulet Frites, Le Sixième enfant, L'Origine du mal, Tori et Lokita, Jack Mimoun et les secrets de Val Verde, Hallelujah : les mots de Leonard Cohen, R.M.N.... sans oublier Blonde ou The Greatest Beer Run Ever, diffusés en streaming, ou les séries The Old Man, avec Jeff Bridges ou un retour sur l'excellente sixième saison de Better Call Saul. Enfin, c'est Andréa Bescond, la créatrice des Chatouilles, récemment dans le jury de la Révélation du 48e festival de Deauville, qui se prête au jeu du "film qui...".
Première n°533 arrive en ce mercredi 28 septembre dans les kiosques.
Bonne lecture !
Voici l'édito de ce numéro 833 :
Fin de partie
Faites le compte : ils ne sont pas nombreux les cinéastes qui ont incarné plus qu’une époque ou une industrie, leur art tout entier. On pourrait citer Welles, Fellini, à la rigueur Lynch… Mais au-dessus d’eux, planera toujours le spectre de Godard. Parce que personne n’aura tenu aussi longtemps, et pour tant de monde, le rôle impérial du cinéaste. Qu’il ait été l’un des créateurs les plus fous du cinéma, dans tous les ordres – légendaire, innovateur, mythologique, et même farceur – et qu’il l’ait été à ce point ne cesse de surprendre. De fait, il avait tout essayé, tout quadrillé : de la fiction et du cinéma militant (la période Dziga Vertov), des clips comme du documentaire (Opération Béton), de la publicité et des essais (Histoire (s) du cinéma). Avec comme ligne d’horizon, ce paradoxe ultime : grand bâtisseur de formes, JLG n’envisageait son geste créateur que comme un acte de déconstruction et de critique radicale. Sa disparition (apprise le jour même où l’on bouclait ce numéro) ne marque pas seulement la fin d’un art de faire, d’une technique, d’une maîtrise ou d’une pensée. Avec la mort de Godard, c’est une idée du cinéma (et peut-être l’idée même du cinéma) qui prend fin.
Gaël Golhen, rédacteur en chef
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