... pour retrouver la liberté adolescente.
On voyage dans le temps ce soir sur Arte. En 2012, Noémie Lvovsky était primée lors de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes (Prix SACD) pour Camille redouble. Le pitch ? Camille a seize ans lorsqu’elle rencontre Eric. Ils s’aiment passionnément et Camille donne naissance à une fille… 25 ans plus tard : Éric quitte Camille pour une femme plus jeune. Le soir du 31 décembre, Camille se trouve soudain renvoyée dans son passé. Elle a de nouveau seize ans. Elle retrouve ses parents, ses amies, son adolescence… et Eric. Va-t-elle fuir et tenter de changer leur vie à tous deux ? Va-t-elle l’aimer à nouveau alors qu’elle connaît la fin de leur histoire ?
Voici la critique publiée dans Première à sa sortie : Camille redouble pourrait être un remake du Peggy Sue s’est mariée de Coppola. Comme « FFC », Lvovsky filme un bilan existentiel sous la forme d’une ballade sentimentale restituant le parfum d’une époque. Elle y ajoute toutefois un parti pris annoncé par la première scène, lorsqu’un réalisateur tourne une scène d’horreur où tout sonne faux mais qui carbure à l’énergie. À l’image de ce Camille redouble qui, aux effets spéciaux et au fantastique bling-bling, préfère un surréalisme français romantique et intello. Lvovsky est finalement plus proche de Resnais et de Desplechin que de Zemeckis. Et derrière la comédie nostalgique parfois mal ficelée se profile la folie d’une actrice-réalisatrice : du malaise à l’embarras en passant par la provocation (la vision du sexe est culottée), elle ne recule devant rien pour retrouver la liberté adolescente et faire revivre le passé. Cela force un peu l’admiration.
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