La Désolation de Smaug revient sur TMC.
La rediffusion de la trilogie du Hobbit marque l'occasion de fouiller dans les archives de Première. Après avoir ressorti une interview croustillante de Martin Freeman, alias Bilbo (“Je pense que Bilbo a déjà fait du sexe”), et une autre du réalisateur Peter Jackson ("J’ai ramené les caméras en Terre du Milieu pour filmer une histoire différente"), place à Ian McKellen, l'interprète de Gandalf, rencontré au moment de la sortie au cinéma de La Désolation de Smaug, fin 2013.
Violent, épique et mystérieux : La désolation de Smaug tient toutes ses promesses
Ce qui est m'impressionne toujours, c'est votre jeu d'épée dans les films... C'est la première fois qu'on me le dit !
Quel genre d'entraînement avez-vous reçu ? Pas grand-chose… En fait, le maître d'armes a la gentillesse de ne me donner que des mouvements très simples à répéter. Le montage fait le reste. En tant qu'acteur de théâtre, j'avais déjà un peu d'expérience : quand tu joues Hamlet ou Macbeth, tu dois utiliser des armes blanches, et pratiquer des mouvements basiques. Y compris avec des épées à deux mains. Peter Jackson m'a offert Glamdring, l'épée de Gandalf, à la fin du tournage du Seigneur des Anneaux. C'est plus sympa qu'un parapluie ou une canne pour qu'un vieil homme comme moi puisse marcher. (rires)
Dans la vraie vie, vous n'êtes pas un magicien mais un chevalier (NDLR : il a été adoubé en 1991). Ca aide pour se battre à l'épée ? Ahahah, j'ai bien peur de ne pas être un chevalier dans le sens médiéval. Aujourd'hui, c'est faire partie d'une bande de gens d'honneur (en français dans l'interview) Je ne me bats pas. Ceci dit, quand la Reine d'Angleterre m'a fait chevalier, elle avait une épée d'apparat qu'elle a utilisée pour m'adouber. Donc il y avait bien des épées impliquées là-dedans.
Vous êtes un des rares acteurs à ne pas avoir de prothèses dans les films du Seigneur des Anneaux et du Hobbit. C'est cool, ou vous êtes jaloux ? C'est faux. J'ai une perruque, une fausse barbe, et un faux nez. Comme tout le monde. Rick, mon maquilleur, ne met que 40 minutes à me préparer, alors que ça durait trois heures pour les Nains… Donc je suis plutôt heureux de mon sort.
Vous avez fait un tatouage après le tournage du Hobbit, comme après celui du Seigneur des Anneaux ? Malheureusement non. Les acteurs qui jouent les Nains dans Le Hobbit sont moins jeunes, moins aventureux que nous ne l'étions à l'époque.
Il est temps d'éclaircir un mystère. Que fumez-vous dans la pipe de Gandalf ? Franchement ? Vous ne voulez pas savoir.
Pourquoi ? C'est dangereux ? C'est un peu mystérieux… Ce n'est pas de la nicotine, en tous cas. Ce qui est le plus bizarre, c'est que dans nos films, les héros n'arrêtent pas de fumer et aucun censeur ne s'en inquiète. Bel exemple pour la jeunesse ! C'est comme dans les romans : Tolkien a écrit des pages et des pages sur l'herbe des Hobbits, et a bien dit que ce n'est pas du tabac.
Justement, il paraît que vous n'aviez pas lu Tolkien quand vous aviez été engagé pour jouer Gandalf… C'est vrai, mais je me suis rattrapé depuis et j'ai lu tout Le Seigneur des Anneaux. Mais je précise que j'avais déjà lu Bilbo le Hobbit. Sur le tournage du Hobbit, j'avais toujours un exemplaire du roman sur moi, caché dans les poches intérieures de ma robe. C'est la source de tout, donc je le consultais en permanence.
Etiez-vous toujours engagé pour reprendre votre rôle de Gandalf dans Le Hobbit, même quand Guillermo Del Toro devait le réaliser ? Je ne dirais pas "engagé"… Ca a été un voyage mouvementé. J'étais bien évidemment prêt à reprendre le rôle, mais au début rien n'était officiel. Peter Jackson ne voulait plus le faire et l'a confié à Guillermo, puis le projet a été annulé, puis il a repris, etc. Ca n'a pas arrêté de faire comme ça, on/off.
A quoi aurait ressemblé Le Hobbit de Guillermo del Toro ?
Vous pensiez que le film ne se ferait pas ? J'espérais bien que si. Mais j'étais un peu perplexe. Heureusement, le résultat est là : les films sont formidables.
Et comment est La Désolation de Smaug ? Je ne l'ai pas encore vu ! (rires) Non, c'est vrai !
Pourquoi les acteurs anglais sont-ils les meilleurs du monde, à votre avis ? Vous poseriez le même genre de question à Gérard Depardieu ? (rires)
Sérieusement, pourquoi autant d'Anglais dans Le Hobbit ? Je ne dirais pas que nous sommes les meilleurs. Je ne veux pas faire de hiérarchie entre les nationalités d'acteurs… Mais, très certainement, le fait que nous parlons la même langue que les Américains nous aide.
Benedict Cumberbatch est bon même en dragon
La même langue, mais pas le même accent… Pourquoi les Américains prennent l'accent anglais lorsqu'ils tournent des films de fantasy, des péplums, ou des films médiévaux ? Pour faire old fashioned, de toute évidence. Ce qui est amusant, parce que certains spécialistes estiment que l'accent américain est en fait plus proche de l'accent des Anglais du temps de Shakespeare : les premiers immigrants l'auraient amené en Amérique.
Si vous n'aviez pas été acteur… J'aurais aimé être journaliste, l'eussiez-vous cru. Très jeune, j'avais même écrit quelques textes dans le journal local. Je voulais étudier le journalisme, pour commencer j'ai choisi d'étudier l'anglais. J'ai été happé par le théâtre et j'ai oublié ça. Je n'avais pas de spécialité en tête - même si je ne m'imaginais pas correspondant de guerre. Ce qui me plaisait, c'était l'excitation juvénile d'écrire, de faire quelque chose, d'être publié, d'exister.
Interview Sylvestre Picard
Bande-annonce du Hobbit : la désolation de Smaug :
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