Aujourd’hui Netflix dévoile la saison 1 de Jessica Jones, prolongeant son incursion dans l’univers Marvel. Visiblement le mot d’ordre est : noir. Review.
Après l’arrivée (dans un tout autre registre) de Supergirl, sur ABC, c’est donc une nouvelle super héroïne qui entre aujourd’hui dans les foyers (via Netflix) : Jessica Jones, une ancienne super-héroïne costumée qui a arrêté brutalement sa carrière pour devenir un loup solitaire, travaillant comme détective privée, spécialisée dans les adultères.
Comme son prédécesseur sur Netflix : Daredevil, Jessica Jones est une série adulte lorgnant plus vers les Dark Knight de Christopher Nolan que les Spiderman de Sam Raimi.
De l’action, de la violence il y en a, mais la série joue beaucoup sur la violence psychologique et la noirceur de l’âme humaine. C’est ce qui frappe de prime abord et qui fait tout l’intérêt de la série de Melissa Rosenberg (scénariste et showrunner) à qui l'on doit les scénarios de la saga cinémathographique Twilight.
A ce titre, le vilain de cette saison, le terrifiant Zebediah Kilgrave, incarné par David Tennant est magistral. Rien que son évocation dans les premiers épisodes (il n’arrive pas au début de la saison) est glaçante. Son pouvoir, à la fois simple est diabolique -il contrôle les esprits- crée d’emblée une tension de chaque instant, palpable jusque dans les yeux de Jessica Jones (incarnée par Krysten Ritter, vue dans Breaking Bad) qu’il a par le passé, brisé psychologiquement.
Les actions qu’il fait exécuter aux différents personnages (ne spoilons pas) les traumatise, révélant leurs failles et bien sûr, leur humanité. Très belle idée de la série dans laquelle il ne faut pas attendre une débauche de cascade et d’effets spéciaux. Ce qui n’est pas un mal d’ailleurs.
Etrangement dans ce sombre univers, le sexe est (très) présent. Traité comme un moyen de pression, un exutoire à la violence de Hell’s Kitchen et au mal-être des héros, il amène également de l’humour dans la série qui n’en est pas dépourvu. La scène entre Jessica Jones et Luke Cage (Mike Colter) au lit, soit deux supers héros aux supers pouvoirs est d’ailleurs jubilatoire. S'il y a" beaucoup" de scènes de sexe pour une série de super héros et c’est assez surprenant pour ce genre de série, elles sont toujours justifiées par l’histoire et surtout réalisées avec intelligence (on est loin du voyeurisme de Game of Thrones, mais aussi heureusement de la pudibonderie des séries de Network).
Très féminine (voir féministes au regard de bien des séries de super héros et surtout de super héroïnes) Jessica Jones est définitivement une série à part qui aura sans doute ses détracteurs parmi les afficionados du genre, car elle est loin d’être caricaturale et manichéenne. Elle n’en est pas moins très réussie.
Encore une fois, après Daredevil, l’association Netflix / Marvel fait des étincelles.
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