Première
par Frédéric Foubert
Nos habitudes de spectateurs sont tellement conditionnées par les séries télé qu’on regarde désormais de jolies chroniques à la 20th Century Women comme autant de pilotes pour d’éventuels feuilletons, des amorces de sagas au long cours. On soupçonne d’ailleurs le réalisateur Mike Mills d’avoir étudié de près les néo-soaps usinés par la télé câblée des années 2000, tout en feuilletant les pavés littéraires importants de l’époque (Les Corrections, de Jonathan Franzen en tête). Ça se voit dans son obsession du décor signifiant (la grande bicoque constamment en travaux où se déroule l’action, métonymie parfaite de la maison Amérique), de la punchline qui fait mouche, de l’hyper caractérisation des personnages: autour du héros ado, alter-ego du cinéaste, gravitent ici la copine au visage d’ange mais au comportement démoniaque (Elle Fanning), la wannabe artiste aux cheveux rouges comme Bowie (Greta Gerwig), le hippie à la moustache tombante (Billy Crudup), et la maman fumeuse à la chaîne (Annette Bening, en majesté) qui regarde ce petit monde tourner plus ou moins rond. Après avoir raconté la sortie du placard de son papa gay dans Beginners, Mills décrit ici son propre éveil féministe sur fond de déferlante punk-rock. Paradoxalement, on a rarement vu un film autant obsédé par les Clash et les Buzzcocks et dans le même temps aussi propre sur lui, bien élevé, politiquement correct jusqu’au bout des ongles. 20th Century Women ne veut pas vous bousculer, mais vous prendre dans ses bras, vous accueillir dans son petit nid douillet. Il y fait chaud. On s’y sent bien. C’est quand, l’épisode 2.
Première
par Frédéric Foubert
Nos habitudes de spectateurs sont tellement conditionnées par les séries télé qu’on regarde désormais de jolies chroniques à la 20th Century Women comme autant de pilotes pour d’éventuels feuilletons, des amorces de sagas au long cours. On soupçonne d’ailleurs le réalisateur Mike Mills d’avoir étudié de près les néo-soaps usinés par la télé câblée des années 2000, tout en feuilletant les pavés littéraires importants de l’époque (Les Corrections, de Jonathan Franzen en tête). Ça se voit dans son obsession du décor signifiant (la grande bicoque constamment en travaux où se déroule l’action, métonymie parfaite de la maison Amérique), de la punchline qui fait mouche, de l’hyper caractérisation des personnages: autour du héros ado, alter-ego du cinéaste, gravitent ici la copine au visage d’ange mais au comportement démoniaque (Elle Fanning), la wannabe artiste aux cheveux rouges comme Bowie (Greta Gerwig), le hippie à la moustache tombante (Billy Crudup), et la maman fumeuse à la chaîne (Annette Bening, en majesté) qui regarde ce petit monde tourner plus ou moins rond. Après avoir raconté la sortie du placard de son papa gay dans Beginners, Mills décrit ici son propre éveil féministe sur fond de déferlante punk-rock. Paradoxalement, on a rarement vu un film autant obsédé par les Clash et les Buzzcocks et dans le même temps aussi propre sur lui, bien élevé, politiquement correct jusqu’au bout des ongles. 20th Century Women ne veut pas vous bousculer, mais vous prendre dans ses bras, vous accueillir dans son petit nid douillet. Il y fait chaud. On s’y sent bien. C’est quand, l’épisode 2