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Martin, quadra norvégien un brin frustré, profite de son week-end de randonnée dans la cambrousse norvégienne sans sa femme ni son gosse pour donner libre cours à ses fantasmes -surtout à l’onanisme, en fait, ce qui donne lieu à une scène cocasse où notre héros est surpris par un chasseur en pleine masturbation derrière un arbre. Ou de draguer des randonneuses avec des méthodes bas-du-front. Ou de fantasmer sur sa collègue version hardcore. C'est drôle et ça marche, mais il ne faudrait pas réduire Natür Therapy à une simple comédie cul nu dans les fourrés norvégiens.>>> Le cinéma à pieds dans la nature : Natür Therapy, Wild, 127 heures...Au fond, ce qui intéresse le réalisateur/acteur/scénariste Ole Giæver (parfait d'autodérision), c'est d'abord de faire un film de balade où chemin faisant on apprend à connaître notre héros -grâce à une voix off- et découvrir ce qui le motive à faire un bout de chemin dehors. De promener sa caméra dans la nature (très belle d'ailleurs) et de profiter des accidents de mise en scène qu'elle peut offrir. De contempler le ciel étoilé en ayant envie de s'y plonger. De n'en avoir un peu rien à foutre du reste.>>> Ole Giæver : "la campagne norvégienne c'est le chaos"In fine Ole veut accomplir un objectif plus ambitieux : disséquer et démonter le cliché (faux évidemment) du Nordique froid et mesuré, cracher sur le modèle de réussite sociale et familiale, tenter de s'échapper un moment de ses frustrations. A l'arrivée la balade, rafraîchissante comme une petite bouffée d'air frais, est aussi jolie que dense, aussi brève qu'introspective. On peut réfléchir en marchant et en pensant au cul, et ce n'est pas nouveau. Après tout, l'école philosophique péripatéticienne était celle des disciples d'Aristote qui réfléchissaient en marchant, avant que le mot ne désigne les prostituées.Sylvestre Picard (@sylvestrepicard)Bande-annonce de Natür Therapy, aujourd'hui en salles :