Elizabeth Taylor s'en est allée hier à l'âge de 79 ans, l'étoile s'est éteinte et aucun mot depuis 24 heures ne semble assez fort pour désigner la Dame aux yeux violets. Mythe, légende, icône, symbole... Finalement ne serait-ce pas tout simplement star, mais au sens authentique du terme ?Parce qu'au final on parle de quoi ? D'une actrice qui démarre sa carrière de grands rôles en donnant la réplique à James Dean, qui a à son actif plus de cinquante films, deux Oscars, des rôles qui ont marqué à vie le cinéma, sept maris, huit mariages et une collection d'amants. On parle d'une femme qui s'est fait offrir le diamant le plus cher et le plus gros au monde avant de le revendre pour faire construire un hôpital, on parle d'une beauté fatale pour laquelle on a rajouté une couleur d'yeux au panel classique.On parle d'une Elizabeth dont le monde entier sait qu'elle détestait le diminutif, Liz. De la femme qui a gagné pour la première fois à Hollywood un million de dollars pour un film. Ou encore de celle qui a déclaré entre autres phrases cultes : "Chaque fois que je suis tombée amoureuse, je me suis mariée. Ma moralité m'interdit d'avoir simplement des aventures."Dans ses rivalités historiques, point de crêpages de chignon intempestifs, ni pseudo-insultes via Facebook ou Twitter (qu'elle maîtrisait parfaitement d'ailleurs ces dernières années), juste un nom : Marilyn Monroe. Une dualité blonde-brune, une jalousie à peine publique de la blonde envers la brune au moment où elle obtient le rôle de sa vie, celui de Cléopâtre.On parle d'un portrait d'Andy Wahrol, célèbre bien avant qu'il trône dans toutes les couleurs possibles dans le salon de la copine Judith, adepte de la Damidot-mania. On parle de celle qui a donné le surnom mondial de Michael Jackson, le "Roi de la Pop".On parle d'une croqueuse d'hommes jusqu'à son dernier souffle, d'une femme sexy et passionnée qui a toujours assumé ses multiples amants. On parle d'une femme engagée dans une cause depuis plus de vingt-cinq ans. D'une voix internationale qui a été la première à médiatiser la lutte contre le Sida et à mobiliser les artistes autour de cette cause. Une voix que même les protagonistes actuels les plus actifs de cette lutte reconnaissent, depuis hier, comme étant tout simplement irremplaçable.On parle, oui bien sûr, d'une femme sur le déclin, malade, qu'on n'a plus vue au cinéma depuis 1994, avec une médiocre participation dans La Famille Pierrafeu, rongée par les ennuis de santé et l'alcool, qui ont trop souvent eu raison de sa fameuse beauté. Elizabeth Taylor a maintes fois frôlé la mort avant de fermer la page de sa folle vie, finalement, sans fracas, mercredi matin.Mais, à l'heure du culte du consommable et périssable en temps record, quand une star est désormais juste un people jetable, sous CDD, adulé pour des raisons oubliées au bout de trois mois, il est bon de se souvenir du sens de ce mot. Même si c'est pour constater que le star system hollywoodien est, à rare exception près (et là nous nommerons sans scrupule un Brad Pitt qui s'accroche à son statut d'acteur mythique depuis maintenant vingt ans), vraiment fini.Même si c'est pour constater que le mot star est mort avec la dernière étoile qui l'incarnait.Alexandra Apikiantwitter.com/alexandrapikianLa dernière chronique du jeudi : Tous Japonais ?Retrouvez toutes les chroniques du jeudi ici
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JEUDI ÇA JE DIS RIEN - Elizabeth Taylor, la fin d'un monde où le mot star avait un sens
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