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Principale sortie de la semaine, Duplicity de Tony Gilroy marque le retour à l’écran (et dans un rôle principal) de Julia Roberts. Sous la direction de Gilroy et (bien) accompagnée de Clive Owen, la belle Pretty Woman incarne une espionne qui se lance dans le privé et monte une escroquerie avec son compagnon. Revue de détail d'un thriller chic et choc. C’est quoi ? un thriller d'espionnage sexy ; une love story glamour : un mélange inédit qui marche ici plutôt bien. Pour le pitch, c’est plus compliqué. Duplicity raconte l’histoire d’amour entre une ancienne de la CIA reconvertie dans l'espionnage industriel et un ancien du MI6 qui a suivi le même chemin. Elle, c'est Julia Roberts super star qu’on ne présente plus. Lui, c'est Clive Owen, acteur doué, fantasme féminin absolu dont le charisme se situe à mi-chemin de Roger Moore et de George Clooney. "George est un ami, et c'est surtout grâce à lui que j'ai fait ce film... Je ne peux pas en dire de mal (rires)". Le scénario zigzague à travers les époques et glisse de Rome à New York avec une grâce particulière, même si l'intrigue industrielle (deux firmes qui s'affrontent pour un secret scientifique révolutionnaire) est un peu tirée par les cheveux.C’est qui ? D’abord, Tony Gilroy, scénariste de la trilogie Bourne et réalisateur de Michael Clayton qui signe un thriller plein d’esbrouffe et d’idées visuelles, un peu bavard, mais vraiment original. C'est aussi Steven Soderbergh qui lui aurait soufflé l'idée de réaliser un film d'espionnage et qui lui aurait conseillé le casting. Mais évidemment, le clou du film, c’est la (nouvelle) rencontre entre Julia Roberts et Clive Owen. Les deux acteurs s'étaient déjà donné la réplique dans Closer et avaient prouvé qu'entre eux, il se passait quelque chose de rare et puissant à l'écran. Dans Duplicity, définitivement plus léger, leur marivaudage érotique est un régal. Regardez la scène du string, où Julia confronte Clive à ses désirs et à ses fautes... Brillant.On a déjà vu ça quelque part, non ? Oui : le film rappelle (et cite) quelques grands classiques hollywoodiens. D’abord $ de Richard Brooks dans lequel Goldie Hawn et Warren Beatty braquaient une banque ultra sécurisée. L’alchimie entre Julia et Clive est calquée sur leur couple, brillantissime. 2/ La dame du vendredi : un classique de Hawks surtout connu pour le débit mitraillette des acteurs et la subtilité de ses dialogues. Gilroy et Owen, cite le film de manière explicite. 3/ Le duo Roberts-Owen aspire à la sophistication de Nick et Nora Charles, couple de détectives qu'incarnaient Robert Powell et Mirna Loy. Et le clou du film ? Une ouverture spectaculaire, mais écoutez bien la musique de James Newton Howard, réellement exceptionnelle.