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Jeudi 30 septembre, TMC invitait la presse à découvrir les premières images de SOS Vies en danger, son nouveau magazine animé par Benjamin Vincent. Avant son arrivée à l'antenne le 20 octobre prochain, voici ce que nous avons pensé de ce nouveau concept, certes innovateur en France, mais qui pourrait vite sembler rébarbatif.

Jeudi 30 septembre, TMC invitait la presse à découvrir les premières images de SOS Vies en danger, son nouveau magazine animé par Benjamin Vincent. Avant son arrivée à l'antenne le 20 octobre prochain, voici ce que nous avons pensé de ce nouveau concept, certes innovateur en France, mais qui pourrait vite sembler rébarbatif.pagebreakUn accès inédit aux bandes d'appels d'urgence des secoursC'est le 20 octobre à 20h40 que sera diffusé SOS Vies en danger, un rendez-vous inédit sur TMC présenté par un journaliste de choix, Benjamin Vincent. Adaptée du format australien Triple Zero Heroes, également produit par FremantleMedia, cette émission a la particularité d'allier investigation et fiction. Son sujet : utiliser la base vieille de 2 ans des appels d'urgence reçus par les marins pompiers de Marseille (pour ce premier numéro) afin de reconstituer le scénario de quelques accidents de la vie face auxquels nous sommes souvents incapables de réagir, témoignages à l'appui et en temps réel.pagebreakReconstituer le drame de manière réelleEn effet, tout le concept de SOS Vies en danger repose sur ces appels téléphoniques enregistrés, commentés par une voix-off et complétés par les témoignages de leurs protagonistes : sauveteurs d'un jour , victimes et secouristes professionnels. A l'aide d'une reconstitution jouée par des comédiens, nous pouvons revivre l'angoisse de ces personnes, comme si nous revivions leur situation en direct. Autour viennent encore graviter quelques éléments : à savoir des vues du ciel du quartier via Google Map pour localier l'appel, ainsi que des apparitions de Benjamin Vincent lors de lancements plateaux depuis le Vieux Port de la ville, ou encore lors d'interviews des professionnels de secours dans leur centre pour un apport pédagogique sur les gestes qui sauvent.pagebreakUn jeu d'acteurs peu crédible sauvé par l'apport pédagogiqueUtiliser la reconstitution pour illustrer un témoignage n'est pas nouveau. Au début des années 90, l'émission La nuit des héros sur Antenne 2 proposait déjà cela, tout comme les Etats-Unis plus récemment avec les reconstitutions des attentats du 11 septembre 2001 par exemple. Le risque est que l'histoire soit déservie par un mauvais jeu des acteurs (à première vue ici, on se croirait devant une fiction française comme Sous le soleil ou Les vacances de l'amour) qui lui fera perdre de la crédibilité. Mais grâce aux enregistrements téléphoniques, les vraies voix des protagonistes commentent les faits, ce qui ajoute en réel. pagebreakOn entend par exemple la petite Carla, 6 ans, expliquer aux pompiers de Marseille : "Ma tatie elle n'arrive pas à respirer". La tante se souvient alors avoir entendu : "J'ai besoin de toi, je ne veux pas que tu meurs". Un pompier explique ensuite dans son témoignage qu' "un état d'inconscience trop long peut agraver l'état de santé du patient". Puis Benjamin Vincent intervient dans le centre de secours auprès d'un pompier pour lui demander de nous éclairer sur le cas précis de cette histoire, où la petite fille ne connaissait pas l'adresse de sa tante et ne pouvait donc pas dire aux secours où elle se trouvait : "Est-ce qu'il y a un moyen pour les parents et les enfants de se préparer à ce cas d'urgence ?".pagebreakLe gros apport vient donc de cette pédagogie nouvelle. Le magazine ne se base ainsi pas que sur le sensationnel, il a surtout pour mission d'apprendre aux téléspectateurs les gestes qui sauvent, et les inciter à être prévoyants. Journaliste de terrain (il a couvert la guerre en Irak), Benjamin Vincent apporte beaucoup de ce point de vue. Curieux (il est spécialisé dans les nouvelles technologies), il pose les bonnes questions et s'essaie au massage cardiaque ou à l'accouchement d'une femme enceinte sur des mannequins en plastique prêtés par les pompiers. Son exemple prouvera aux familles que tout le monde peut y arriver s'il suit bien les conseils du pompier.pagebreakUne mécanique répétitive adaptée au prime time ?Un seul numéro de SOS Vies en danger a été tourné pour le moment, de quoi laisser le temps à la chaîne de voir si le concept de son nouveau magazine est porteur. Car l'enjeu est de taille. Les téléspectateurs ne vont-ils pas se lasser, après une soirée entière consacrée à 6 histoires de secourisme ? Le 20 octobre par exemple, les marins pompiers de Marseille reviendront sur le malaise d'une tante dont la petite nièce ne connaît pas l'adresse ; la réanimation d'un enfant de 3 ans noyé dans une piscine ; les premiers secours à un motard victime d'un accident ou à une personne brûlée après un incendie ; l'accouchement sur le siège arrière de sa voiture d'une femme enceinte... Diffusée le mercredi en prime time, l'émission pourra ainsi s'adresser à toute la famille, des parents aux enfants, certes, mais elle risque d'inciter au zapping après deux histoires, d'où notre interrogation sur le bon choix d'un tel horaire de diffusion. Nous l'aurions plus vue en effet le week-end en fin d'après-midi, à l'heure où par exemple M6 et TF1 diffusent Accès privé, 50 mn Inside ou Sept à Huit.pagebreakIl est vrai qu'il existe bon nombre de situations non explorées dans ce pilote, et que l'intention du programme étant d'offrir la parole à un centre de secours différent à chaque émission, avec donc les accidents types de la région (montagne, forêt, ville, campagne,...), on devrait apprendre encore beaucoup avec SOS Vies en danger. Espérons seulement pour TMC que les téléspectateurs resentiront le besoin de troquer leur brevet de secourisme contre cette nouvelle émission malgré tout inédite en France.pagebreakLes + : - le mélange fiction et investigation- la pédagogie destinée à toute la famille- la diffusion des enregistrements des appels téléphoniques- la présentation par un vrai journaliste de terrainLes - :- une mécanique lassante- les reconstitutions mal jouées- une émission peu adaptée au prime timepagebreakCamille Dubois