Le film revient ce dimanche sur TFX.
47 Ronin, tourné en 2011, a connu deux reports de sa date de sortie à cause d'une post-production tourmentée : on évoque le licenciement par Universal du réalisateur Carl Rinsch, dépassé par l'ampleur du projet, en plein tournage ; un sévère dépassement de budget (plus de 200 millions de dollars auraient été claqués) ; des reshoots de scènes entières pour pouvoir mettre plus en avant Keanu Reeves... Bref, 47 Ronin est un guerrier blessé qui a surmonté bien des épreuves pour arriver sur les écrans... et finalement faire un flop.
Matrix : Replongeons dans les archives de Première avec Keanu ReevesLe film raconte l'histoire de Kai (éternel Keanu Reeves), métis mi-anglais mi-japonais qui est recruté par le chef d'une bande de rônins (samouraïs sans maître) pour les aider dans leur vengeance. C'est à peu près tout : sauf que le Japon de 1700 et des poussières de 47 Ronin est un Japon de fantasy, avec des monstres, de la magie, des boules de feu et tout ce genre de choses. On y croise même le tatoué (pour de vrai) Rick Genest, vu dans Born This Way de Lady GaGa.Conclusion, voilà une vidéo efficace qui promet un film divertissant, malgré quelques défauts assez visibles : malgré son cast nippon impec (Rinko Kikuchi de Babel et Pacific Rim en femme-dragon, le vétéran Hiroyuki Sanada de Wolverine, Ko Shibasaki de Battle Royale ou encore Tadanobu Asano), tout le monde parle anglais au Japon ? Et que dire des SFX qui laissent parfois dubitatifs -comme la transformation de Rinko Kikuchi en dragon- alors que c'était la raison officielle invoquée pour justifier les reports de sortie successifs du film...
Voici la critique de Première : "Maintes fois adaptée au cinéma, la légende des quarante-sept rônins a donné lieu à de multiples interprétations, entre exaltation de l’héroïsme et critique du système féodal japonais. Par ignorance oupar calcul, les producteurs de ce film n’en ont retenu qu’une série de motifs hétéroclites qu’ils ont mélangés sans réflexion aucune, en vue de produire un blockbuster d’action destiné au public des multiplexes. Rien à dire sur la réalisation, qui utilise efficacement chaque dollar d’un budget énorme. Pourtant, avec ses forêts de cerisiers en fleurs artificielles, le domaine du shogun passe autant pour un jardin japonais que le casino Venetian de Las Vegas ressemble à Venise. Ce n’est pas le mauvais goût qui est en cause mais plutôt l’inculture, l’amnésie volontaire et l’arrogance des cadres du studio, aveuglés par leur foi exclusive dans les études de marché et leur mépris des spectateurs. Cette fois, leur calcul était faux : 47 Ronin s’est planté aux États-Unis et il risque de subir le même sort partout ailleurs."
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