Première
par Christophe Narbonne
Pas vraiment scotchante d’un point de vue formel (on met quelques minutes avant de réaliser qu’il s’agit de marionnettes animées, la 3D lissant tout), absolument pas effrayante, drôle à de rares occasions, bardée de références encombrantes (Sixième Sens, les fi lms de zombies, Carrie...), cette comédie d’horreur est aussi étrange que le pouvoir de son jeune héros. À qui s’adresse-t-elle ? Ni aux kids (trop impressionnables), ni aux ados (peu impressionnables), ni aux adultes (aucune impression). Bref, Chris Butler et Sam Fell semblent avoir faux sur toute la ligne. Pourtant, à mesure que l’histoire avance, un certain charme opère. L’hommage sincère au genre et l’amour immodéré porté aux freaks évoquent le Tim Burton des débuts, celui de Beetlejuice qui faisait de la série B avec une passion et un appétit communicatifs. Il y a de cela dans L’Étrange Pouvoir de Norman, issu, ce n’est pas un hasard, des studios Universal. Le message du film (rester soi-même, ne pas dévier, rassembler), aussi simple soit-il, n’est pas défini par les mots mais par l’action. C’est grâce à ses actes de bravoure et/ou ses décisions prises dans l’adversité que chacun des jeunes personnages va trouver sa juste place et son bon emploi – en un mot, grandir. Cette morale très américaine de l’unité (familiale, communautaire, nationale) peut irriter ou tomber à plat chez nous. Mais, en passant outre, vous avez des chances de savourer un bon moment.