Chris Marker est un réalisateur, scénariste, producteur, photographe et écrivain français. De son vrai nom Christian François Bouche-Villeneuve, il est né le 29 juillet 1921 à Neuilly-sur-Seine et décédé le 29 juillet 2012 à Paris à l'âge de 91 ans pile. Il est en effet mort le jour de son anniversaire. Il est célèbre pour ses films La Jetée, Level Five, Le Tombeau d'Alexandre ou encore Le Fond de l'air est rouge.
Après des études de philosophie, il commence sa carrière en écrivant, en 1949, Le Cœur net, suivi de L'Homme et sa liberté : Jeu pour la Veillée. Il se met par la suite derrière la caméra pour apporter un nouveau regard sur les Jeux Olympiques d'Helsinki dans un documentaire intitulé Olympia 52. Une année plus tard, Chris Marker change de thématique et collabore avec Alain Resnais sur un court-métrage sur l’art africain intitulé Les Statues meurent aussi. Bien qu’interdit en France pour anticolonialisme, ce film remporte le Prix Jean-Vigo.
L'innovation selon Marker
Enchaînant avec Dimanche à Pékin, Lettre de Sibérie ou encore Cuba Si, sans oublier Le Joli Mai, le cinéaste lève le voile sur les changements qui s’opèrent à travers le monde et livre des séquences libérées des contraintes du documentaire classique, où il invite le spectateur à se forger son propre point de vue. Poursuivant son œuvre innovante et novatrice, Chris Marker revient en 1963 avec La Jetée, qui finit d’asseoir sa notoriété. Ce film expérimental de science-fiction, où il a recours à des procédés aussi intrigants que surprenants, reçoit plusieurs distinctions, dont le Grand prix du Festival de Trieste et le Prix Jean-Vigo.Le cinéaste signe, une année plus tard, Si J'avais quatre dromadaires, qui comme le précédent opus, est construit sur la base d’images fixes mêlées à la voix off d’un narrateur, qui lui confère ainsi une certaine poésie dont la tonalité douce-amère ne laisse pas indifférent.
Marker écrivain
Parallèlement à la réalisation, Chris Marker n’abandonne pas son œuvre littéraire. Ayant déjà publié en 1959 Coréennes, où il offre un récit peint avec sensibilité et finesse sur la République populaire démocratique de Corée, il revient en 1961 et 1967 avec deux ouvrages : Commentaires 1 et Commentaires 2, dans lesquels il rassemble ses principaux textes cinématographiques. Il fait ensuite paraître Le Fond de l'air est rouge. Reprenant en 1977 cette dernière publication, il en fait un film composé d’un montage de documents bruts qui couvrent dix années d’histoire de la gauche dans le monde. Nommé aux Césars pour Le Fond de l'air est rouge, il récidive avec le succès quelques années plus tard et remporte l’OCIC Award au Festival International du Film à Berlin en portant à l’écran Sans Soleil.
De cinéaste à documentariste
Artiste atypique et iconoclaste, Chris Marker change à nouveau de registre et offre un ensemble de courts et longs métrages où il dresse les portraits de plusieurs personnages : Akira Kurosawa, Simone Signoret ou encore Alexandre Ivanovitch Medvedkine dans l’inoubliable Tombeau d'Alexandre en 1992.Quatre années plus tard, il revient avec Level Five, dans lequel il se livre à un travail minutieux contre l'oubli, et enchaîne avec Éclipse, Le Souvenir d'un avenir et Chats perchés, braquant l’objectif de sa caméra sur les manifestations de rue qui se sont déroulées entre avril 2002 et l'été 2004.Chris Marker travaille également sur quelques expositions, dont celle du Museum fur Gestaltung et la Kunstlerhaus Bremen. En 2011, il réalise And you are Here, un clip vidéo pour le groupe anglais Damon and Naomi. Ce sera son dernier passage derrière la caméra puisqu'il décède le 29 juillet 2012, jour de son anniversaire, à l'âge de 91 ans.